Monsieur le ministre, vous affirmez que cet article traduit l’engagement présidentiel de procéder à une revalorisation significative de la pension minimale afin que les salariés ayant une carrière complète bénéficient d’une pension de 1 200 euros brut, soit 85 % du Smic.
Avec vos collègues du Gouvernement, vous êtes allés jusqu’à prétendre que tous les futurs retraités bénéficieraient de cette avancée historique.
Selon les propos tenus par Mme Borne le 10 janvier, aucun retraité ayant cotisé toute sa vie ne touchera moins de 1 200 euros par mois, soit 100 euros par mois de plus qu’aujourd’hui. Mme Borne part du principe de la carrière complète.
M. Véran lui emboîte le pas, évoquant une prévision minimale de 1 200 euros, oubliant la condition de la carrière complète.
M. Le Maire persiste dans ce dévoiement en février dernier.
La suite, on la connaît : votre entêtement à ne pas reconnaître le peu de portée de la mesure proposée, jusqu’à ce que vous soyez obligé d’avouer, par courrier à M. Guedj, que seules 10 000 à 20 000 personnes seront concernées par cette mesure.
Cette tentative de dissimulation a été vaine et la manipulation est vite apparue pour ce qu’elle est.
Dans votre fameuse interview donnée au Parisien, celle où vous avez qualifié votre projet de « réforme de gauche », trois jours avant de féliciter la droite sénatoriale pour le vote de l’article 7, vous persistiez sur vos chiffres, qui ne sont pas exacts.
Monsieur le ministre, vous devez à la représentation nationale de lui remettre les documents précis sur le chiffrage.
Dans cette réforme, vous le savez, il y aura majoritairement des perdants et des perdantes, puisque toutes et tous vont devoir, en réalité, travailler deux ans de plus sans voir leur pension majorée.
Quant aux 1 200 euros minimums, c’est une chimère !
Cette réforme va à l’encontre du principe de solidarité, sur lequel se fondent notre sécurité sociale et notre système de retraite par répartition.