Ensuite, en écho à la fois à votre intervention et à celle de M. Lurel, je répondrai sur le niveau des pensions et sur l’âge de départ à la retraite outre-mer.
Personne ne se félicite que les assurés partent plus tard à la retraite dans les outre-mer. Pourquoi le font-ils alors que l’âge légal est de 62 ans ? Parce que leur carrière est incomplète. Pourquoi l’est-elle ? Parce qu’il y a plus de précarité économique et de difficultés sociales dans ces territoires, mais aussi parce que les systèmes déclaratifs et d’obligation d’affiliation sont plus récents qu’en métropole.
L’exemple le plus frappant est Mayotte, où le système obligatoire, pour le seul régime de base, a été créé en 1987. Les assurés qui bénéficient d’une pension dans ce département affichent en moyenne une carrière cotisée de neuf années, ce qui explique le niveau très faible des pensions.
Ce qui nuit, ce qui pousse à travailler plus longtemps les assurés en outre-mer, ce n’est pas la question de l’âge, mais celle de la durée de cotisation, notamment le passage de 42 à 43 ans. En effet, pour avoir une carrière complète, ils doivent atteindre cette borne de temps. Or ils doivent actuellement aller largement au-delà de l’âge de 62 ans pour ce faire ; ils iront également – sauf amélioration économique exceptionnelle, ce que chacun souhaite – au-delà de l’âge de 64 ans après la mise en œuvre de la réforme.