Mon collègue Joël Labbé est à l’initiative de cet amendement ; il espère convaincre le Gouvernement de l’ajouter à la liste des amendements acceptés, comme l’article 42, alinéa 9, de notre règlement et l’article 44, alinéa 3, de la Constitution le permettent.
L’espérance de vie en bonne santé stagne depuis dix ans. Alors que la France occupe l’une des meilleures places en matière d’espérance de vie à la naissance, elle est proche de la moyenne européenne pour l’espérance de vie en bonne santé. De plus, celle-ci est marquée par de fortes inégalités, comme cela a été reconnu lors des débats sur l’article 8.
Votre projet est injuste, monsieur le ministre, car ce sont les personnes dont l’espérance de vie et, a fortiori, l’espérance de vie en bonne santé sont les plus faibles qui subiront le plus votre réforme, c’est à eux que ce texte retirera des années de retraite.
Rappelons-le, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84, 4 ans pour les 5 % les plus riches, contre seulement 71, 7 ans pour les 5 % les plus pauvres, soit un écart de treize ans.
Au travers de cet amendement, nous souhaitons, une nouvelle fois, dénoncer le caractère injuste et brutal de cette réforme et proposer que l’évolution de l’espérance de vie en bonne santé soit incluse dans le rapport annuel du comité de suivi des retraites, avec une attention particulière pour les inégalités liées au genre et aux catégories socioprofessionnelles.