Intervention de Sebastien Pla

Réunion du 10 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 10

Photo de Sebastien PlaSebastien Pla :

Je promeus cet amendement avec mon collègue Denis Bouad, sénateur du Gard.

À l’heure où nous discutons de la réforme des retraites, la question du niveau de vie des retraités français mérite d’être posée. En France métropolitaine, 1 million de Français âgés de plus de 65 ans vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

Au moment où je vous parle, j’ai une pensée émue pour mes deux grands-mères, qui, comme des milliers de femmes, après s’être usées toute leur vie à la tâche – à la vigne, aux champs et aux tâches domestiques –, se retrouvent à 90 ans avec une pension de retraite indécente. Comment vivre dignement avec 400 euros par mois ? J’ai honte, je suis malheureux pour elles et pour tous ces agriculteurs et retraités pauvres.

Avec l’allocation de solidarité aux personnes âgées, nous disposons pourtant d’un mécanisme censé permettre garantir un minimum de revenu à nos retraités. Certes, ce minimum n’atteint pas 1 200 euros, mais il a le mérite d’exister et de s’élever à 903 euros. Cette allocation est un pilier de notre modèle social.

Pour autant, avec seulement 50 % de recours parmi les bénéficiaires potentiels, elle est également la championne du non-recours ! Quelque 790 millions d’euros par an ne sont pas versés à nos anciens, qui, dans la plupart des cas, en auraient bien besoin.

Nous connaissons la cause de ce non-recours : c’est la reprise de la prestation au moment de la succession. Dans nos départements, nous connaissons beaucoup d’exemples de cette situation. Ce non-recours n’exprime pas un calcul rationnel, il repose uniquement sur une volonté de transmission d’un patrimoine chèrement acquis à leurs enfants. Alors, supprimons la possibilité de reprise de l’Aspa !

Malheureusement, la pantalonnade parlementaire qui nous est imposée ne nous permettra pas de nous prononcer sur cette mesure d’aide aux retraités pauvres. Aussi, je vous invite avec force, monsieur le ministre, en vous regardant dans les yeux, à mettre en place ce dispositif. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le au moins pour les retraités pauvres !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion