Il s’agit d’un amendement d’appel.
Les associations et les syndicats nous ont envoyé de nombreux projets d’amendements visant à préciser que diverses mesures seraient prises par des décrets en Conseil d’État. En effet, leur confiance à l’égard des annonces du Gouvernement est entamée, car la parole du Gouvernement est un peu démonétisée, notamment au sujet de cet article 10.
Dans le rapport sur les objectifs et les effets du projet de réforme des retraites, le Gouvernement indique que 200 000 personnes, sur environ 800 000, seraient concernées chaque année par la mesure centrale de cet article.
Pour ces 200 000 assurés, vous indiquez, monsieur le ministre, que la hausse de pension représentera en moyenne 400 euros par an. N’hésitez pas à rapporter cette somme à un mois ! En effet, cela correspond à une augmentation de 33 euros par mois, accordée contre deux ans de travail supplémentaires. Vous conviendrez que la mesure d’accompagnement est faible, et ce d’autant plus qu’elle aurait dû avoir lieu depuis six ans.
Ensuite, qui touchera 100 euros supplémentaires, chiffre un peu fétiche ? Moins de 1, 7 % des nouveaux retraités seront concernés, soit 13 000 personnes toutes générations confondues, toujours contre deux ans de travail en plus pour tous. Vous conviendrez de nouveau que c’est un peu faible !
La Dares s’étonne un peu de ces chiffres. Si elle note que les seniors sont particulièrement concernés par le Smic, elle indique que moins de 10 % des périodes rémunérées au salaire minimum durent plus de trois ans.
Par la suite, les chiffres du Gouvernement n’ont cessé de varier, passant de 40 000 à finalement 13 000 bénéficiaires. Malheureusement, cet épisode a fortement nui à la qualité des débats, ainsi qu’à l’information sincère – nous en parlions justement – de nos concitoyens et des parlementaires.
Ainsi, il est évident qu’une défiance s’installe.
Par cet amendement d’appel, nous tentons, une nouvelle fois, de le dénoncer en rappelant que seulement 1, 5 % des nouveaux retraités de toutes les générations toucheront les fameux 100 euros supplémentaires contre deux ans de travail de plus pour tous.