Parmi les agriculteurs, 43 % sont âgés de plus de 55 ans et, chiffre important, plus de 210 000 d’entre eux devraient prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie.
La Mutualité sociale agricole, gestionnaire du régime de protection sociale des agriculteurs, a dit regretter le report de l’âge de départ et l’augmentation de la durée de cotisation.
La Confédération paysanne s’est, elle aussi, mobilisée contre la réforme. Le Modef a demandé le retrait de la réforme et a réclamé un régime spécial pour l’agriculture, du fait de la pénibilité due au port de charges lourdes, aux astreintes, aux risques liés à la manipulation des animaux, au travail par mauvais temps, aux maladies professionnelles…
Même la FNSEA, avec son habituelle mesure, s’est déclarée inquiète de l’absence de dispositions pour gérer les fins de carrière difficiles ou pour mieux prendre en compte la pénibilité.
La Confédération paysanne dénonce pour sa part une annonce trompeuse, digne d’une escroquerie à grande échelle. Cette annonce ne concerne que les carrières complètes, avec 43 ans de cotisation, contre 42 années actuellement, et laisse donc de côté toutes les carrières incomplètes, qui concernent un nombre important d’agriculteurs.
Alors que le Gouvernement et le Président de la République se targuent d’être à l’écoute du monde paysan, les faits sont têtus. Tout comme pour la réponse à l’urgence climatique, les actes ne sont pas à la hauteur des enjeux ; surtout, ils ne sont pas à la hauteur des promesses : minima souvent repoussés, explications au mieux hasardeuses, faible prise en compte des particularités des parcours des exploitants agricoles…
Encore une fois, à défaut d’écouter les attentes et les craintes des syndicats en amont de la réforme, il nous semble à tout le moins nécessaire que, à propos de textes aussi importants que ceux qui fixent les minima, il ne soit pas possible de faire l’économie de l’avis de la MSA.
Monsieur le ministre, en l’absence, à l’heure qu’il est, de réelle discussion, nous espérons que vous satisferez notre demande sans avoir besoin d’interventions plus fortes des agriculteurs.