Afin de prévenir l’augmentation des risques et de permettre à un maximum de personnes de profiter de la retraite progressive, il est important que l’âge d’accès au dispositif corresponde à un âge cohérent avec l’accroissement de la vulnérabilité. Cet amendement tend à proposer de maintenir l’accès au dispositif de retraite anticipée à 60 ans.
Un peu de contexte, mes chers collègues. La France affronte des circonstances exceptionnelles : deux ans de pandémie, retour de la guerre en Europe, inflation liée au choc énergétique, accélération des conséquences du changement climatique, notamment des canicules, qui ont fait plus de 3 000 morts en 2022… Alors que tout s’effondre, le bon sens voudrait que le Gouvernement donne la priorité aux urgences écologiques et sociales résultant de ces bouleversements et anticipe les chocs à venir.
À l’inverse, la réforme des retraites proposée illustre l’impensé social et climatique du Gouvernement. Elle est une nouvelle illustration de l’obsession productiviste pour la croissance du PIB, qui mène au chaos, en ignorant les limites planétaires, la souffrance sociale et la perte de sens au travail. Elle est fondée sur l’idéologie de la croissance infinie : travailler plus, pour produire plus, pour consommer plus, à contre-courant des besoins de sobriété et de décroissance que nécessite l’urgence climatique.
La planète brûle et les droites jugent urgent de reculer le départ à la retraite. Elles ne souhaitent qu’une chose : aggraver encore et encore les injustices sociales. C’est inique et absurde.
Six manifestations historiques, 90 % des actifs opposés à la retraite à 64 ans, et votre seule réponse, c’est le mépris. Mépris envers l’opposition sénatoriale. Mépris, surtout, du Président de la République envers les syndicats, qu’il refuse de recevoir. Mépris envers les salariés et les Français. Votre projet n’est pas légitime, retirez-le !