Les articles 14 à 20 doivent obligatoirement figurer dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Nous n’avons pas pu avoir de débat sur les véritables sujets, sur les profondes évolutions du travail, récentes ou à venir, non plus que sur le rééquilibrage nécessaire de la contribution aux dépenses publiques entre le capital et le travail. En revanche, nous pouvons examiner ces sept articles qui, bien que faisant partie des exercices imposés, n’ont pas grand-chose à voir avec notre système de retraite.
Alors, allons-y ! Parlons de l’objectif de dépenses de la branche maladie. En guise de rectification de cet objectif, le Gouvernement nous propose un chiffre qui ne tient pas compte d’un certain nombre de réalités : de l’inflation, bien sûr, mais aussi de la croissance démographique ou encore de la progression des maladies chroniques.
L’objectif de dépenses proposé est donc largement insuffisant pour répondre aux grands défis auxquels nous faisons face. L’inquiétante détérioration de l’hôpital public, qui s’accélère désormais de mois en mois, ne sera pas contenue et encore moins réparée.
Cette crise de l’hôpital s’est transformée en une crise des vocations. Désormais, faute de soignants dans les services, les lits ferment plus vite que le Gouvernement lui-même ne le voudrait. Nos soignants sont à bout, épuisés, essorés et vous exigez d’eux, comme de l’ensemble de la population, de « tirer » deux ans de plus. Peut-être pensiez-vous que les applaudissements leur suffiraient, mais ce n’est pas cela qui motivera les futures générations. Déjà 10 % des étudiants en médecine abandonnent leurs études en cours et 20 % des places en deuxième année de formation de sages-femmes ne sont pas remplies.
J’avais proposé un amendement visant à prendre en compte les stages obligatoires réalisés dans le cadre de la formation de sage-femme pour le calcul de la retraite, comme piste pour revaloriser cette filière, mais nous ne pourrons en débattre, car mon amendement, comme bien d’autres, a été déclaré irrecevable pour un motif fumeux.
Finalement, cette attitude illustre parfaitement votre mépris envers le Parlement et l’opposition sénatoriale, mais surtout le mépris du Président de la République envers les syndicats, qu’il refuse de recevoir, et envers les salariés et les Français. Votre projet n’est pas légitime !