Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 11 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Le relèvement des dépenses de cette branche ne tient pas suffisamment compte de votre réforme.

Selon une étude de 2023 du Centre d’études de l’emploi et du travail, la réforme de 2010 a augmenté considérablement le nombre d’arrêts maladie, notamment de longue durée, chez les seniors. Le surcoût engendré est estimé par la Cour des comptes à 970 millions d’euros. Les résultats de cette étude indiquent clairement que la présente réforme aura des conséquences dramatiques sur le coût de la santé.

D’ailleurs, de nombreuses études concluent à un effet négatif de l’allongement de la vie active sur la santé, comme je l’ai déjà souligné. Une étude de 2020, par exemple, montre que la réforme adoptée au Royaume-Uni en 2010 – tiens, en 2010… – a entraîné une augmentation du nombre de dépressions médicalement diagnostiquées.

Face à votre cécité, un bon médecin vous conseillerait de visionner les films de Ken Loach. Je pense par exemple à Moi, Daniel Blake, qui, mieux que tout autre, illustre le sas de précarité dans lequel vous allez plonger 200 000 Français, 200 000 seniors, chaque année, avec cette réforme d’inspiration thatchérienne.

Avec beaucoup moins de talent, nous vous alertons sur les conséquences sociales de cette réforme. Ken Loach, lui, vous dirait, en anglais : « Six manifestations historiques en France, 90 % des actifs opposés à la retraite à 64 ans, et la seule réponse de l’exécutif est le mépris. Mépris envers l’opposition sénatoriale et, surtout, mépris du Président de la République envers l’intersyndicale, qu’il refuse de recevoir. Ce mépris envers les salariés et les Français est inadmissible. Votre projet n’est pas légitime, il faut le retirer. »

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