Intervention de Émilienne Poumirol

Réunion du 11 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 15

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

Au travers de cet article, le Gouvernement entend tirer les conséquences des différentes annonces du Président de la République, notamment lors de ses vœux aux acteurs de la santé, en janvier dernier.

Pourtant, cet article maintient la baisse des dépenses de santé pour l’année 2023 qui était prévue dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, adoptée à l’automne 2022. Ainsi, l’Ondam rectifié est revalorisé de 750 millions d’euros : 600 millions d’euros concernent les établissements de santé – il s’agit du financement de la prolongation des mesures d’urgence sur la rémunération du travail de nuit ou en urgence dans les établissements de santé – et 150 millions d’euros concernent les soins de ville.

Toutefois, de toute évidence, le Gouvernement n’a pas pris la mesure de l’ampleur des besoins de notre système de santé. Notre hôpital se meurt, nous le répétons sans cesse. Partout, des services d’urgence et des maternités ferment – au moins cinquante et une maternités ont fermé en Occitanie – et le personnel de santé est à bout.

Nous vous avons interpellé à de nombreuses reprises sur ces sujets, de toutes les travées de la Haute Assemblée, car nous sommes tous conscients des difficultés d’accès aux soins des Français, de la souffrance des agents et de la nécessité de renforcer notre soutien à l’hôpital. Malgré votre stratégie de communication, l’augmentation de l’Ondam demeure très inférieure à l’inflation. La revalorisation que vous présentez ici n’y changera rien : on est bien loin des milliards d’euros nécessaires pour soutenir nos hôpitaux, notamment pour embaucher les infirmières en nombre suffisant pour répondre au ratio patient-soignant que nous avons promu.

Voilà quelques mois, nous avons interrogé le ministre de la santé sur sa volonté de proposer une réponse pérenne et d’envergure pour l’hôpital public. Voici aujourd’hui la réponse en acte : aucune ambition pour notre hôpital. Je le répète, il nous faut un plan Marshall pour l’hôpital, à moins que votre véritable volonté ne soit d’abandonner le service public de la santé…

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