Intervention de Marie-Pierre Monier

Réunion du 11 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

Comme l’a dit mon collègue Montaugé, lorsque nous avons examiné le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, nous avons dit que l’Ondam n’était pas à la hauteur des besoins. Il ne l’est pas non plus aujourd’hui dans le présent PLFRSS.

À l’époque, nous avions souligné, dans un contexte où notre système de soins et ses personnels sont exsangues, qu’il était plus que temps de sortir de la logique délétère de rationalisation budgétaire et de repartir de l’essentiel, à savoir les besoins en santé du pays.

La pénurie de soignants à laquelle notre pays est confronté doit nous interpeller sur la nécessité de rendre leur rémunération plus attractive, ainsi que leurs conditions de travail, ce qui suppose d’allouer des moyens à la hauteur de notre offre de santé.

Selon la revue The Lancet, tous modes d’exercice confondus, l’Hexagone compte en moyenne 336, 5 soignants pour 10 000 habitants. À titre de comparaison, la moyenne en Europe de l’Ouest est de 407 soignants pour 10 000 habitants. Nous faisons figure de mauvais élèves en termes de densité en infirmiers – nous en comptons 87, 7 pour 10 000 habitants – et de médecins – on en dénombre 24, 8 pour 10 000 habitants. À titre de comparaison, la Norvège et l’Allemagne affichent respectivement 211 et 176 infirmiers pour 10 000 habitants.

Cette désertification, nous la payons d’ores et déjà très durement dans nos territoires ruraux. Selon l’Association des maires ruraux de France (AMRF), il est six fois plus difficile de consulter un médecin en milieu rural qu’en ville. Ce phénomène va en s’accélérant avec le vieillissement du personnel médical.

Dans son rapport intitulé Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l ’ égalité, la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat a pointé le manque criant de gynécologues en milieu rural.

Ce projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale était pourtant l’occasion rêvée pour le Gouvernement de nous présenter un Ondam plus ambitieux. Tel n’est malheureusement pas le cas.

Il n’y a donc qu’une solution : le retrait de cette réforme !

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