Elle est brutale dans sa totalité.
Pour vendre votre projet de loi, vous avez essayé – et je mesure mes mots – de nous conter des histoires. Vous avez essayé de nous vendre l’idée que les femmes y trouveraient leur compte, qu’elles en seraient les grandes gagnantes.
Il n’en est rien et cela a été démontré immédiatement.
C’est tellement faux que la majorité vous arrache un bonus pour compenser la perte du bénéfice des droits familiaux qui s’imposera aux mères de famille – elles devront travailler deux ans de plus.
Vous avez aussi essayé – c’est au moins aussi grave ! – de nous faire croire que tous les salariés qui ont une retraite complète auraient un minimum de pension de 1 200 euros brut. Ce n’est pas le cas et cela a aussi été démontré ! Nous avons même eu droit à des excès de langage de la part de certains ministres qui annonçaient deux millions de bénéficiaires, là où l’on se rend compte aujourd’hui que ce sera bien moins.
Elle est brutale avec les seniors, dont tout le monde sait qu’ils rencontrent les plus grandes difficultés à retrouver un emploi. Ils verront leur situation se précariser d’autant plus que vous avez imposé, il y a peu, une diminution des droits à l’assurance chômage.
Ensuite, mes chers collègues, je ne vais pas passer sous silence la manière avec laquelle vous avez abordé ce texte. Vous avez été quasiment mutiques durant toute la durée de son examen. Nous avons fait des dizaines et des dizaines de propositions ; aucune n’a recueilli votre intérêt !
Vous avez refusé le débat et, en le refusant, vous avez manqué de respect à tous ceux qui vont subir les conséquences de ce report et qui voulaient entendre vos arguments.
Certes, vous avez apporté quelques nuances pour faire croire que vous vouliez adoucir un peu la brutalité de ce texte, mais la vérité, c’est que vous vouliez le durcir encore plus. Vous avez par exemple proposé un amendement qui revenait sur la clause du grand-père prévue par ce projet de loi, monsieur Retailleau ; vous vouliez ainsi supprimer les régimes spéciaux avec effet immédiat.