Ce qui s’est produit ne profitera à aucun de ces acteurs, ni à la droite, qui croit avoir enfin obtenu la victoire de son projet régressif, ni au Gouvernement, qui se croit libéré d’une bataille, alors qu’il a perdu tout soutien dans la population, donc toute légitimité sociale et morale.
Toutes les victoires que le pouvoir arrache au peuple à son corps défendant sont rendues possibles par un glissement autoritaire, qui nous éloigne des principes dont le corps politique se revendique pourtant : la liberté et la démocratie.
La façon dont le Gouvernement impose son projet, avec la complicité de la majorité conservatrice du Sénat, annonce une ère illibérale, où l’extrême droite sera la seule bénéficiaire.
Nous le savons, cette réforme antisociale des retraites n’était pas nécessaire. Le déficit a été construit par la non-volonté d’y allouer des ressources.
L’ensemble de nos propositions ont été balayées, alors qu’elles étaient justes socialement et durables, dans les domaines tant financier qu’environnemental.
Les 18 milliards d’euros ne seront dégagés que par le monde du travail, nullement sur le capital, nullement sur les très hauts patrimoines, nullement sur les bénéficiaires, depuis 2017, du désarmement fiscal. Ils reposeront uniquement sur les travailleuses et les travailleurs, qui verront s’éloigner l’horizon de leur vie hors travail.
Ces années de travail supplémentaires ne sont plus permises par l’augmentation de l’espérance de vie. Elles sont prises sur la durée de la retraite, qui diminue désormais. On cessera alors le travail à un âge plus proche de la mort… C’est peut-être ce qui fonde inconsciemment la force du refus !
Ces années de plus sont prises sur l’espérance de vie en bonne santé…