Ca a en effet été dit par des gens plus avisés que moi...
On peut aussi considérer que c'est une vision du marché, seuls les plus forts devant survivre mais on a, dans le même temps, soutenu Fannie Mae, Freddie Mac et AG, le grand assureur. Pourquoi n'a-t-on pas fait de même pour Lehman Brothers ?
Le défaut de Lehman Brothers était très difficile à prévoir et les agences ne peuvent être blâmées sur ce point.
Quant à la dégradation de la France, elle a été largement anticipée. Je connais assez bien la notation souveraine : on n'a jamais vu de tels effets d'annonce ni une telle préparation à la dégradation d'une note. C'est exceptionnel ! Les rumeurs de dégradation de la France, celles concernant la faillite de la Société générale, en août 2011, n'étaient pas le fait des agences.
Celles-ci ont ensuite déclaré que la France était le maillon faible au sein de la catégorie triple A -ce qui ne constituait pas véritablement une nouvelle, beaucoup d'investisseurs considérant déjà notre pays comme plus risqué que les autres. Les taux étaient d'ailleurs déjà plus élevés.
On a également eu, en novembre, la vraie fausse dégradation de la France. On a dit qu'il s'agissait d'un problème technique mais cela reste troublant.
Enfin, on a connu une « mise sous surveillance de la perspective de la France ». Cette action n'existe pas au sens des agences. Moody's a annoncé qu'elle se donnait trois mois pour revoir cette appréciation. On était là dans l'ébauche d'une éventuelle dégradation de la France. Beaucoup de précautions ont été prises par les agences mais les investisseurs eux-mêmes considéraient notre pays comme plus risqué que les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou l'Allemagne : il suffit pour s'en convaincre d'étudier les taux à cinq ou à dix ans...