Au sein du Modef, nous sommes également extrêmement attachés à l'enseignement agricole. L'enseignement agricole a permis à de nombreux élèves de retrouver le goût de l'enseignement et des capacités à apprendre. Un certain nombre de jeunes qui étaient en échec scolaire ont par exemple pu atteindre des niveaux d'ingénieur. L'enseignement agricole est donc un enseignement de qualité.
L'enseignement agricole doit permettre de se diriger vers les métiers d'agriculteur, mais également plus généralement vers les métiers du vivant. Nous pensons que plusieurs parties sont à distinguer.
La première partie, au niveau de l'enseignement initial, doit être une formation de base solide, permettant d'acquérir un certain nombre de connaissances sur le vivant. Ensuite, il convient d'inclure d'autres notions, notamment de gestion. En revanche, nous ne jugeons pas utile d'orienter immédiatement les jeunes vers un type de production agricole. Dans le temps, en effet, les jeunes qui s'installent évoluent considérablement. Ils ont par conséquent besoin de recevoir les bases nécessaires pour pouvoir évoluer.
La deuxième partie doit être davantage orientée vers les savoir-faire. L'apprentissage du métier doit entrer en ligne de compte. L'ancrage de l'enseignement agricole dans son milieu attire l'intérêt d'un certain nombre de personnes. Aujourd'hui, pour assurer le renouvellement des générations en agriculture, je pense que nous devons chercher ailleurs que chez les enfants d'agriculteurs. Nous devons ouvrir plus encore l'enseignement agricole aux personnes du monde urbain et périurbain et leur donner envie de s'intéresser aux métiers du vivant, sous peine de rencontrer des difficultés d'une part à installer un nombre suffisant de jeunes permettant le renouvellement des générations, d'autre part à assurer la mission de nourrir la population.
Au niveau de la formation continue, de nombreuses personnes changeant de métier, l'enseignement agricole doit permettre d'acquérir un certain nombre de connaissances permettant des reconversions, pas uniquement au travers de stages de courte durée, mais aussi de formations plus longues. Les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) peuvent notamment assurer des formations de ce type, en s'attachant à développer, au-delà des connaissances de base qui sont présentes, les connaissances professionnelles. Nous nous sommes interrogés sur l'opportunité de formations bio dans le cadre de l'agroécologie. Nous avons finalement pensé qu'elles n'étaient pas appropriées, parce que les formations spécifiques sont susceptibles d'être un frein à l'évolution entre les métiers. Il est plus important, en premier lieu, de posséder des connaissances de base étoffées.
L'une des richesses de l'enseignement agricole est de parvenir, par des formes pédagogiques appropriées, à intéresser des jeunes. La réussite scolaire est significative. Nous devons utiliser ces éléments, au niveau pédagogique, pour que les personnes qui le souhaitent puissent se diriger vers les métiers de l'agriculture.
D'autres métiers sont également concernés. La voie royale pour devenir vétérinaire consiste, par exemple, à passer par l'enseignement agricole. Certains métiers de laboratoire sont également concernés. Cet ensemble doit entrer en ligne de compte. Nous ne devons pas nous limiter au monde agricole. L'enseignement doit s'ouvrir, en obtenant les moyens nécessaires à ses diverses missions.