Intervention de Pierre Thomas

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 9 mars 2021 à 16h30
Audition de représentants des syndicats agricoles

Pierre Thomas, président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) :

Je suis toujours inquiet quand des entreprises privées proposent des formations. Quelle est la finalité ? Les jeunes doivent en effet trouver leur indépendance. Je ne suis pas certain que ce type de formation apporte l'indépendance aux jeunes formés.

Pour autant, je pense que l'Éducation nationale « ne joue pas le jeu », avec une image négative donnée de nos métiers. Je pense qu'un travail est à mener au sein de l'Éducation nationale pour orienter les jeunes vers nos métiers. Je ne vois pas pourquoi il y aurait concurrence entre l'Éducation nationale et l'enseignement agricole. Dans tous les cas, les formations sont organisées par l'État. Certes, les ministères de tutelle diffèrent mais il existe des passerelles.

L'organisation permet de trouver des maîtres de stage et des maîtres d'apprentissage qui bénéficient d'une certaine connaissance des actions pour lesquelles ils s'engagent, puisqu'ils reçoivent une formation obligatoire préalable. Aujourd'hui, les maîtres de stage et les maîtres d'apprentissage possèdent les compétences nécessaires.

Il est parfois difficile pour les filles de rejoindre un certain nombre de stages. Nous avons vu encore récemment des maîtres de stage et des maîtres d'apprentissage cantonner les filles à la vaisselle. Ils sont évidemment écartés très rapidement, dès qu'on s'en aperçoit. Il n'en demeure pas moins que ce constat pose la question de la formation des maîtres d'apprentissage et des maîtres de stage.

Il existe toujours des difficultés de mobilité au niveau des stages. Je suis maire de ma commune. Il est extrêmement difficile de loger et de nourrir les apprentis. Les collectivités locales doivent s'emparer de cette difficulté, sous peine de ne pas la résoudre. Des logements meublés à bas prix doivent être proposés pour accueillir ces jeunes. Les cantines scolaires doivent leur être ouvertes à des horaires particuliers.

Enfin, il n'est pas possible d'orienter des jeunes de 15 ou 16 ans vers une voie unique. Il n'existe plus de modèle agricole unique comme auparavant, mais de multiples orientations agricoles. La formation de base doit donc demeurer diverse.

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