Intervention de Stéphane Cornec

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 9 mars 2021 à 16h30
Audition de représentants des syndicats agricoles

Stéphane Cornec, membre du conseil d'administration des Jeunes agriculteurs :

Il semble que l'école de Xavier Niel et d'Audrey Bourolleau ne serait ni certifiée, ni certifiante. Nous ne pouvons donc pas défendre le projet. Le diplôme est en effet pour nous essentiel. Il s'agit par conséquent d'un non-sujet. Nous ne pourrons pas soutenir cette initiative.

S'agissant de l'apprentissage, les difficultés concernent notamment l'anticipation dont peuvent faire preuve certains jeunes pour trouver des maîtres d'apprentissage. Certaines écoles ont une longue expérience de l'apprentissage mais d'autres pas. Le réseau des maîtres d'apprentissage n'est pas en place. Il reste encore un travail important à mener dans ce domaine. Le réseau des Jeunes Agriculteurs, de son côté, possède un outil gratuit baptisé « Stage agricole », complémentaire à ce que propose l'Association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture (Anefa), qui permet au jeune d'acquérir une visibilité sur les agriculteurs en recherche de stagiaires ou d'apprentis.

Les filles rencontrent souvent davantage de difficultés pour trouver un maître d'apprentissage. Il existe un vrai sujet.

Enfin, des jeunes de 16 ou 17 ans possèdent peu de moyens de locomotion. Leur périmètre pour trouver un maître d'apprentissage s'en trouve limité. À l'inverse, dans mon département, certains maîtres d'apprentissage n'ont pas d'apprenti, faute de jeunes candidats. Des zones et des filières sont ainsi prêtes à accueillir des jeunes, sans en trouver. Je pense en particulier qu'il existe un problème d'orientation dans l'Éducation nationale. Le personnel est supposé accompagner les jeunes dans l'orientation, au moment de la 3e ou en post-bac. Il est cependant mieux informé sur les autres voies de professionnalisation que sur la voie agricole, pour laquelle il existe peu de documentation disponible. Les échanges entre les établissements généraux et les établissements de l'enseignement agricole sont insuffisants. Un travail est à mener pour que l'information circule plus efficacement à ce niveau.

Enfin, le nouveau modèle éventuel évoqué dans la dernière question n'est pas pour nous un sujet. Selon nous, toutes les formes d'agriculture ont en effet une place à occuper. Il n'y a plus de modèle et nous n'en voulons pas. Chaque agriculteur doit avoir son projet, indépendamment de toute volonté politique. En revanche, nous devons nous montrer capables d'accompagner et de transmettre l'ensemble des exploitations qui composent aujourd'hui notre agriculture.

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