J'avais un patron qui me disait à une époque : « il manque toujours 10 % ». Si le Sénat nous obtient un peu plus, ce sera toujours bon à prendre, Madame la sénatrice.
Que pouvons-nous faire au niveau local ? Dans l'exemple que vous me citez, ce n'est pas forcément avec la formation initiale scolaire que se résout le problème mais plutôt avec un certificat de spécialisation ou de la formation.
Je vais prendre un exemple qui m'est familier en matière de viticulture. Nous avons chez nous la zone du Beaujolais et le sujet est assez comparable. L'établissement situé dans le Beaujolais, à Belleville, ne suffira pas. Le président du conseil d'administration, viticulteur, est aussi vice-président du conseil régional délégué à la viticulture. Lorsqu'on identifie les besoins de ce secteur, on en discute au conseil d'administration de Belleville. Hélas, je ne suis pas dans une région très viticole. Nous n'avons que Belleville, mais à nos portes, je peux aussi citer Macon-Davayé, ou Orange au sud. Nous y étions il y a quinze jours avec nos collègues de Macon-Davayé et de Bourgogne-Franche-Comté, parce que la solution, lorsque vous êtes viticulteurs au contact entre les deux zones, est de travailler ensemble. Les deux DRAAF et les deux établissements doivent donc essayer de construire une offre complémentaire. Ce ne sont pas forcément les viticulteurs des deux appellations qui cherchent une complémentarité, mais plutôt les fonctionnaires de la République. Nous allons essayer de construire une coopération pour répondre aux besoins de la viticulture, qui ne passera pas obligatoirement par la formation initiale scolaire.
Il y a une complémentarité apprentissage-scolaire, qui est un bon exemple sur cet établissement, puisque l'un des deux sera en apprentissage, et l'autre plutôt en scolaire. On recommandera aux familles de mettre leur jeune dans un établissement si elles souhaitent le placer en apprentissage, et dans l'autre si elles souhaitent le placer en scolaire - ce qui est très bien !
Dans notre région, sur les cinq dernières années, l'apprentissage a crû de 15 % et le scolaire a diminué de 2 %. Nous ne sommes pas parmi les régions qui perdent le plus d'élèves. Mais l'apprentissage ne doit pas compenser le scolaire. Notre ambition est que ce dernier ne perde pas d'effectifs, voire en gagne. Notre objectif est de remplir nos classes et qu'on ait, par ailleurs, un développement généralisé de l'apprentissage, dans l'Éducation nationale ou l'enseignement agricole.