Intervention de Jean-Dominique Giuliani

Commission des affaires européennes — Réunion du 2 juillet 2020 à 11h05
Institutions européennes — Table ronde franco-allemande sur le thème : « quel projet allemand pour l'europe ? » autour de m. nicolas baverez économiste avocat contributeur à l'institut montaigne mme claire demesmay directrice du programme relations franco-allemandes du dgap deutsche gesellschaft für auswärtige politik institut allemand de politique étrangère mm. jean-dominique giuliani président de la fondation robert schuman et hans stark conseiller pour les relations franco-allemandes à l'institut français des relations internationales professeur de civilisation allemande à l'université de la sorbonne

Jean-Dominique Giuliani :

Je pense au contraire que la dette est soutenable. La zone euro est quatre fois moins endettée que le Japon et deux fois moins que les États-Unis. L'idée hamiltonienne de fusionner les emprunts puis les dettes progressera à l'avenir. Si la Commission européenne a emprunté une fois, elle empruntera à nouveau à l'avenir. Le fonds de soutien provisoire sera certes adossé au budget et contrôlé par le parlement, mais il sera impossible de revenir en arrière. En effet, l'avenir du marché intérieur est en jeu. Le marché intérieur est devenu vital pour les économies européennes, et notamment pour l'économie allemande.

Pour autant, est-ce la fin de l'ordolibéralisme et de l'idée selon laquelle les budgets doivent toujours être à l'équilibre ? En Allemagne, les économistes ont évolué sur cette question. Il faut davantage tirer les leçons de la crise de 2008 et de la crise de 2011. La décision allemande consistant à refuser de garantir la dette grecque qui ne représentait que 2 % du PIB de l'Union européenne a fortement dégradé l'image de l'Allemagne. L'Allemagne en a beaucoup souffert.

Enfin, depuis son arrivée au pouvoir, la chancelière allemande n'a jamais été à l'offensive. Elle n'a jamais pris de grande initiative franco-allemande ou européenne. Elle n'est pas aussi enthousiaste sur l'Europe que le chancelier Kohl ou d'autres prédécesseurs, et a agi uniquement sous la contrainte de la crise.

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