Nous sommes très heureux d'intervenir auprès de cette mission d'information. Les MFR sont actrices dans la formation professionnelle agricole depuis un peu plus de 80 ans. A l'origine, quelques agriculteurs se sont associés pour que leurs jeunes continuent à étudier tout en travaillant sur l'exploitation agricole. Ils ont mis en place cette pédagogie de l'alternance qui a permis de créer la première Maison familiale. Très vite, les MFR se sont étendues sur l'ensemble du territoire métropolitain et en outre-mer. Aujourd'hui, nous comptons 430 MFR dont 360 sous contrat avec le ministère de l'Agriculture.
Ce choix de l'alternance était clair : il fallait un temps théorique de formation parallèlement au temps de stage sur une exploitation agricole. Nous revendiquons toujours cette pédagogie qui allie la pratique à la théorie et qui permet beaucoup de rencontres. L'accueil des classes de quatrième et de troisième est important car les jeunes, en se rendant dans une exploitation dès l'âge de 14 ans, découvrent les métiers de l'agriculture qu'ils ne découvriraient pas autrement.
En 1937, 100 % des jeunes dans nos formations étaient issus du monde agricole. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10 %. Ce changement permet d'attirer un nouveau public. Cependant, pour que ce public s'engage dans la filière agricole, il doit la découvrir. La pédagogie de l'alternance est la mieux adaptée pour cela.
Il s'agit d'un choix éducatif de former en milieu professionnel. Nos équipes sont formées pour accompagner les jeunes et les moniteurs les suivent du matin au soir. Nos élèves sont internes et la vie résidentielle dans la Maison familiale pendant la semaine de formation leur permet une expérience et une ouverture. Par ailleurs, les Maisons familiales sont ouvertes sur le monde. Nous sommes partenaires avec une vingtaine de pays qui ont adopté la pédagogie MFR. Cela permet à nos jeunes des échanges avec ces pays et au-delà. En formation supérieure, ils ont en général une période de stage ou d'immersion à l'étranger. En BTS, cette période à l'étranger concerne 100 % des élèves.
Aujourd'hui, nous comptons 430 MFR, dont 360 sous contrat avec le ministère de l'Agriculture. Nos Maisons délivrent des formations agricoles de production, mais aussi des formations aux métiers de services à la personne. Je reprends l'expression de l'ancien ministre de l'agriculture, Didier Guillaume, qui se disait aussi le ministre de la ruralité. Nous nous intégrons dans cette perspective car nous sommes présents dans les zones les moins denses. Qui, mieux que des jeunes formés sur un territoire, peut l'adopter et s'y engager ? Nous formons aussi aux métiers parallèles à la production. Nous sommes présents dans les métiers agroalimentaires qui ont besoin de main d'oeuvre et nous sommes immergés dans les territoires.
Personnellement, je ne viens pas d'un territoire très rural. Aux Sables-d'Olonne, nous avons développé une production avec des circuits courts. Cependant, il est nécessaire de former des fromagers, des bouchers, des charcutiers pour transformer la production de l'exploitation. Parfois, un jeune vient chez nous avec l'intention d'apprendre un métier puis il se trouve une nouvelle passion et change d'avis. Il faut permettre aux jeunes de découvrir de nombreux métiers. L'agriculture en a besoin. Nous avons aussi besoin d'accompagner les jeunes dans la dimension environnementale et dans celle de la proximité avec le consommateur, en dehors des intermédiaires.