Intervention de Roland Grimault

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 17 mars 2021 à 16h35
Audition de Mm. Dominique Ravon président de l'union nationale des maisons familiales rurales d'éducation et d'orientation unmfreo et roland grimault directeur

Roland Grimault, directeur de l'Union nationale des maisons familiales rurales d'éducation et d'orientation (UNMFREO) :

On nous oppose parfois l'argument selon lequel le fait que nous soyons en alternance justifierait une aide inférieure. Nous sommes cependant très présents en apprentissage et nous voyons tous les coûts de la formation en apprentissage qui ont été donnés par les branches professionnelles à France Compétences. À chaque fois qu'un contrat d'apprentissage est signé, une somme vous est attribuée. Or force est de constater aujourd'hui que l'apprentissage est une formation par alternance. Pour un baccalauréat, nous sommes souvent plus proches de 8 000 euros que de 4 500 euros. En effet, l'apprentissage a démontré que l'alternance doit supporter des coûts d'utilisation des salles de cours mais aussi des coûts liés au suivi des entreprises.

En ce qui concerne la concurrence dans l'enseignement agricole, il est indéniable que la présence d'établissements proposant les mêmes formations sur un territoire entraîne une forme de concurrence. Cependant, nous entretenons des échanges et une complémentarité s'est mise en place au fil des années avec des spécialités différentes. Un lycée agricole peut ainsi être spécialisé dans un domaine tandis que la MFR sera plus présente dans un autre. À travers l'alternance, nous proposons une autre formule pédagogique, qui me semble plus complémentaire que concurrentielle.

Nous ne sommes pas concurrents de l'Éducation nationale, d'où sont d'ailleurs issus nos élèves. Nous avons eu quelques craintes concernant la réforme du baccalauréat professionnel services aux personnes, dans laquelle plusieurs ministères sont impliqués : celui de l'agriculture, celui de l'éducation nationale et celui des affaires sociales. Nous craignions que le ministère de l'éducation nationale et celui des affaires sociales considèrent que l'enseignement agricole n'avait pas sa place dans l'aide aux personnes. Cependant, nous sommes rassurés après le travail effectué avec les services de la DGER. Nous avançons ensemble pour faire reconnaître notre spécificité.

Finalement, lorsque vous formez une aide-soignante, un boucher ou un élagueur, les mêmes compétences sont nécessaires, que le métier soit exercé en milieu rural ou en ville. La différence fondamentale se trouve dans le choix de travailler en milieu rural. Nous attirons quelques jeunes issus du milieu urbain mais ils restent minoritaires. Nous devons offrir des formations aux jeunes ruraux pour qu'ils y restent, mais nous devons aussi attirer une population urbaine. Nous avons travaillé avec un géographe de l'Université de Montpellier qui étudie les déplacements de population vers le milieu rural. Il nous a expliqué que, parmi les personnes venant s'installer en milieu rural pour un changement de vie, certaines réussissent très bien mais d'autres doivent parfois abandonner leur projet car il ne correspond pas aux attentes locales. Nous devons alors les former à d'autres métiers, dans les services aux personnes ou l'industrie.

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