Je comprends que la réponse européenne à la crise énergétique - une réponse qui doit être lisible par nos citoyens, nos entreprises et nos collectivités - n'est pas encore là. Vous l'avez dit, madame la secrétaire d'État, il faudra du temps, et les situations sont très différentes d'un pays à l'autre. Un mécanisme de solidarité est annoncé, mais nous avons l'impression que les choses coincent... L'ambiance n'est pas la même que celle que l'on a connue face à la crise du covid. Les désaccords sont patents et il n'est pas certain qu'ils soient un jour surmontés.
Vous avez rappelé la nécessité de réduire notre dépendance à l'égard, à la fois, de la Russie et des énergies fossiles. La crise ne doit pas nous conduire à abandonner nos objectifs climatiques ou le Green Deal. Nous nous apprêtons déjà à faire une entorse majeure au principe de non-financement européen des infrastructures des énergies fossiles puisque la France soutient désormais le projet de gazoduc sous la Méditerranée, qui se substitue au projet de MidCat qui avait les faveurs de l'Allemagne.
Quelle est la cohérence entre l'opposition du Gouvernement au projet MidCat, une infrastructure qui maintenait pour longtemps la dépendance et la vulnérabilité aux fossiles, et son soutien à un gazoduc sous-marin dont les conséquences seraient à peu près les mêmes, avec des impacts lourds sur la biodiversité ? On change le nom et le tracé, mais l'objectif reste le même !