Comme le soulignait Josep Borrell dans son discours il y a quinze jours, l'Europe a longtemps vécu avec le parapluie américain, l'énergie russe et le commerce avec la Chine. Aujourd'hui, nous assistons à une remise en cause complète d'un modèle qui était allemand au départ mais qui, par extension, est devenu européen ; pour l'Union, il s'agit d'un moment de grande fragilité. Il ne suffit pas de dire que notre inflation est la plus faible tant la situation économique et sociale chez nos voisins, notamment les pays du Sud et la Turquie, complique nos relations. Comment l'Union européenne peut-elle aider ces pays à faire face à leurs difficultés, pour garantir la stabilité ?
Les conclusions du Conseil européen sur les questions énergétiques sont laborieuses ; les divergences franco-allemandes se font jour. Je pense aussi à la question de l'hydrogène. Quel est le plan pour rétablir le lien franco-allemand, gage d'entraînement pour le reste de l'Union européenne ? Cela ne signifie pas que la France et l'Allemagne se mettent pas d'accord entre elles pour imposer ensuite leurs décisions aux autres mais que, si nous trouvons un point d'équilibre alors que nos pays sont si différents, nous sommes alors capables d'entraîner les autres pays. Comment retrouver une capacité d'initiative franco-allemande sur les questions énergétiques, s'agissant notamment du gazoduc et de l'hydrogène, et sur la défense ?