Intervention de Nicolas Vignolles

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 12 octobre 2022 à 9h40
Situation du secteur du jeu vidéo — Audition de M. Julien Villedieu délégué général du syndicat national des jeux vidéo snjv Mme Julie Chalmette présidente et M. Nicolas Vignolles délégué général du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs sell

Nicolas Vignolles, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) :

– Plus de 30 000 jeux vidéo sont produits : c’est un continent extrêmement divers, un univers. Certains jeux, à l’esthétique extrêmement sophistiquée, demandent six ou sept ans de production ; d’autres jeux sont très casual, pour le temps d’un trajet ; les jeux de plateaux se situent entre les deux.

La violence est présente dans les jeux vidéo, mais comme dans un film de Stanley Kubrick. Cette violence déchire parfois au sein même des équipes et des communautés de joueurs, notamment quand elle est considérée comme gratuite, mais non quand elle fait sens, car inscrite dans un récit très construit. Les jeux vidéo sont multiples : certains vous invitent à vous promener dans les pyramides d’Égypte ou dans la nef de Notre-Dame. Continuons le dialogue, sans porter un regard trop caricatural. Regardons le jeu vidéo avec la même exigence que les autres domaines culturels.

J’en viens à la concentration et à l’arrivée massive de capitaux. La France et l’Europe doivent comprendre qu’il ne faut pas rater cette opportunité, notamment en matière industrielle. Entre un major installé et une logique de prédation de la part d’un groupe qui n’est pas du domaine du jeu vidéo, faisons la part des choses. L’enjeu est de garder des actifs en France et de rester attractifs : nos talents, notre école d’algorithmie et de mathématiques et notre école d’animation sont des atouts de taille. Si le crédit impôt recherche (CIR) jeu vidéo, qui représente 50 à 60 millions d’euros, est pérennisé, c’est un millier d’emplois qui sont soutenus.

Le rapport de Laurence Farreng sur le jeu vidéo et l’e-sport sera très probablement adopté début novembre au Parlement européen : c’est un signal fort d’accélération.

Nous menons un grand travail sur les encadrants avec France Esports. L’e-sport rassemble désormais des joueurs aux dons exceptionnels ; on se rassemble pour les voir s’affronter dans des jeux comme League of Legends. Partout sur le territoire, des associations rassemblent ces passionnés. Nous aidons France Esports pour structurer ce réseau, et le ministère des sports et France Esports ont signé une convention pour aller en ce sens. Le Président de la République a dit qu’il souhaitait développer l’attractivité du secteur. Par exemple, les passionnés de Counter-Strike s’affronteront en 2023 à l’Accor Arena.

Mme Samantha Cazebonne. – Comment travaillez-vous avec l’éducation nationale pour encadrer les outils numériques ? Comment abordez-vous la question du temps d’écran et quelles sont vos relations avec le monde de l’éducation et de la pédagogie ? Travaillez-vous ensemble ou ne faites-vous que cohabiter ?

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