Intervention de Claude Thélot

Mission commune d'information Formation professionnelle — Réunion du 29 mai 2007 : 2ème réunion
La formation professionnelle : d'une logique de moyens à une logique de résultats — Table ronde

Claude Thélot, conseiller maître à la Cour des Comptes :

a estimé, tout d'abord, que la formation professionnelle initiale était l'objet d'une médiocre considération au niveau de l'enseignement secondaire et qu'il fallait donc se donner les moyens d'une véritable revalorisation de cette filière.

Il a rappelé que la Commission du débat national sur l'avenir de l'école avait formulé cinq propositions en ce sens. Les deux premières concernent, en amont, la scolarité obligatoire. Il est impératif, à ce niveau, que la nation s'engage à ce que 100 % d'une génération maîtrise les savoirs fondamentaux, définis dans le socle commun des connaissances et compétences. Il s'agit, en outre, de mettre en place une « éducation au choix » au collège, encore trop négligée, afin d'aider les jeunes à identifier un projet de formation, que le système éducatif devrait ensuite s'engager à accompagner, alors que c'est actuellement l'offre de formation qui guide la demande.

a ensuite exposé trois propositions concernant plus directement le système d'enseignement professionnel. Il a plaidé en faveur d'une plus grande flexibilité de l'offre de formation, ce qui concerne à la fois les régions, compétentes en matière de structures de formation, et l'Etat, qui affecte et finance les moyens d'enseignement. En effet, un tiers des jeunes s'orientant vers la voie professionnelle ne sont pas dirigés vers la filière qu'ils ont choisie. Il a jugé nécessaire, à cet égard, que l'Etat mène une politique plus dynamique de reconversion de ses enseignants.

Il a suggéré, ensuite, de revoir l'organisation de l'enseignement professionnel autour du certificat d'aptitude professionnelle (CAP) et du baccalauréat professionnel, considérant que le brevet d'études professionnelles (BEP) ne devait pas être considéré comme un diplôme d'insertion, mais qu'il devait apporter des compétences plus générales, en vue de préparer à des filières plus larges.

Il a estimé, en outre, que l'alternance devrait être la règle en matière d'enseignement professionnel. Cela suppose un plus grand engagement de la part des entreprises, mais aussi de l'Etat et des collectivités publiques, qui doivent jouer leur rôle d'employeur.

Enfin, il a proposé de réfléchir à la définition d'un statut du lycéen professionnel, notamment en vue d'envisager leur rémunération, en contrepartie des stages effectués.

En conclusion, M. Claude Thélot a indiqué que la mise en oeuvre de ces mesures, destinées à revaloriser l'enseignement professionnel, supposait une forte volonté politique ainsi que des moyens importants.

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