a introduit son propos en indiquant que les débats tenus au cours de cette table ronde montraient à quel point le CNAM, qui assure depuis deux siècles la formation professionnelle supérieure des adultes, était plus que jamais promis à un bel avenir : les efforts consentis par cet établissement répondent, en effet, à bien des préoccupations exprimées par les intervenants. Fier de pouvoir être qualifié « d'université des métiers », le CNAM, a-t-elle précisé, dépend de l'éducation nationale tout en s'y trouvant parfois « un peu à l'étroit » et en butte à certaines rigidités institutionnelles qui tendent à freiner sa démarche d'ouverture au monde du travail.
Puis elle a évoqué l'originalité de l'organisation du CNAM, qui associe un établissement public national, garant de la qualité et de la conception de « l'offre de produits » de formation, à des centres régionaux, sous statut associatif, répartis sur l'ensemble du territoire accueillant quelque 85 000 auditeurs.
a signalé que son établissement était également présent à l'étranger et de plus en plus sollicité pour exporter le « modèle CNAM », notamment dans les pays en développement.
Elle a insisté sur le fait que l'offre de formation était pilotée, au CNAM, par la demande des élèves ou des « clients », sans « maquettes » préétablies, ce qui suppose d'accepter une flexibilité et une diversification de la formation qui, parfois, « choque » le monde universitaire traditionnel. Elle a également insisté sur la nécessité de combiner, au sein des équipes pédagogiques, les compétences académiques et professionnelles pour répondre au besoin de « savoir-faire » des élèves.
Elle a évoqué l'originalité des méthodes du CNAM, en précisant que cet établissement était accessible sans aucune autre sélection que la vérification d'un niveau voisin du baccalauréat. Elle a souligné l'importance de l'orientation, de la construction d'un projet de formation et du souci d'en évaluer les résultats, tout en écartant les « conceptions trop linéaires des parcours ».
Rappelant le rôle pionnier du CNAM en matière de validation des acquis professionnels, Mme Laurence Paye-Jeanneney a par ailleurs rappelé le caractère indispensable du développement des partenariats avec les acteurs économiques et sociaux au niveau régional, le CNAM apparaissant largement comme une « université décentralisée » dont les régions, qui la financent largement, devraient se saisir encore plus énergiquement.
Elle a enfin souhaité travailler à la réconciliation des besoins personnels de formation avec ceux des entreprises et répondre à l'appétit grandissant de formation, ce qui nécessite une capacité de souplesse et de proximité suffisantes, au service de la nécessité d'apprendre tout au long de la vie.