Intervention de Daniel Gremillet

Commission des affaires européennes — Réunion du 27 juillet 2022 à 13h35
Énergie climat transports — Énergies renouvelables et efficacité énergétique : proposition de résolution portant avis motivé de mm. daniel gremillet et pierre laurent sur la conformité au principe de subsidiarité de la proposition de directive du parlement européen et du conseil modifiant la directive ue 2018-2001 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables la directive 2010-31-ue sur la performance énergétique des bâtiments et la directive 2012-27-ue relative à l'efficacité énergétique

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

Pour répondre aux propos de mes deux collègues, je pense, d'abord, que les traités européens nous laissent le choix du mix énergétique. Ce dernier n'empêche pas que le Parlement puisse définir sa propre stratégie. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous ferons en 2023. Nous en débattrons au Parlement grâce notamment à la programmation pluriannuelle de l'énergie, qui nous offre l'opportunité de nous exprimer sur ce sujet déterminant.

Deuxième remarque, on se rend compte aujourd'hui que l'objectif que l'on s'était fixé en matière d'énergies renouvelables -- bien avant le conflit russo-ukrainien -- est fragile. L'état de rupture dans lequel nous nous trouvions au mois de décembre 2021, en raison des conditions climatiques défavorables, en témoigne. Il faut être très lucide sur ce sujet, nous avions, à cette époque, importé le maximum d'énergie que nous pouvions transporter, par la capacité des lignes existantes avec l'Allemagne notamment. C'est un problème de puissance énergétique : le renouvelable n'est pas pilotable ! C'est pourquoi il nous faut une « colonne vertébrale énergétique » -nucléaire, hydraulique...- pour nos concitoyens et notre économie.

J'en viens désormais au problème du gaz. La France a été jusqu'à présent exemplaire en la matière. Si l'on compare notre situation en matière de stockage par rapport à d'autres pays, l'exposition de la France vis-à-vis du gaz russe n'est que de 17 %. Le projet de loi « pouvoir d'achat 2022 », que nous examinerons jeudi, nous permettra d'adopter une configuration en vue d'intensifier nos capacités de stockage. Sur la question de la solidarité européenne, je me permets de rappeler que tous les États membres doivent fournir des efforts en la matière ! Cela ne serait pas juste que la France, pays le plus stockeur de tous les temps, soit le filet de sécurité de ses voisins. Il faut que chaque pays de l'Union investisse dans des infrastructures de stockage.

Concernant les panneaux photovoltaïques, je souhaiterais rappeler la fragilité de notre situation. Hier, nous étions dépendants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), aujourd'hui nous le sommes de l'Asie. Nous sommes à la veille de l'industrialisation massive d'une énergie nouvelle, qui répond à deux objectifs : celui de décarboner nos économies et celui d'alimenter en électricité nos concitoyens et notre économie, en préservant le pouvoir d'achat de tous. Restons vigilants.

Enfin, je souhaiterais terminer mon propos en vous parlant de la question de la compétitivité-prix. Aujourd'hui nombre de familles peinent à supporter la hausse des prix. Mais cette réalité ne concerne pas que les particuliers : elle est aussi durement éprouvée par nos industries. Ne l'oublions pas.

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