Vous avez évoqué la politique régionale équilibrée. Ce sujet concerne tous les pays de l'Union européenne, notamment les « nouveaux entrants ». Les analyses universitaires et les travaux des think tanks montrent que l'efficience des politiques de cohésion, même si nos pays y sont très attachés, n'est pas remarquable. Certes, il y a globalement une réduction des inégalités entre les différents pays adhérents ; les nouveaux entrants, dont le niveau de vie est moins élevé, connaissent un phénomène de rattrapage. Les pays du coeur de l'Union, qui sont assez développés, ont historiquement développé des politiques nationales importantes de redistribution ou de lutte contre les disparités territoriales. La France est un des pays où les inégalités territoriales sont les moins fortes. Depuis la crise de 2008, on note toutefois une augmentation des disparités interrégionales ou intranationales. Même à l'intérieur des régions, notamment dans les pays de l'Est, il y a un renforcement des villes pôles, mais une augmentation des inégalités. Selon les analystes, ces fonds de cohésion ont assez peu de valeur redistributive. La politique de l'Union européenne était bien plus préoccupée par la compétitivité économique que par la réduction des disparités.
Des chercheurs de l'université de Strasbourg montrent que la politique des infrastructures de transports est au contraire particulièrement efficace pour freiner l'accroissement des inégalités intrarégionales constaté dans les pays nouveaux entrants.
Constatez-vous le même phénomène au niveau intranational ou interrégional en Croatie ? Les évolutions sur les infrastructures de transport vont-elles dans le bon sens ? Vous semblent-elles suffisantes pour assurer un développement régional équilibré ?