Bonjour à tous. Nous vous remercions pour votre présence et votre participation à notre table ronde sur l'enseignement agricole supérieur long.
En cette Semaine de l'agriculture française, qui verra jeudi la remise du Trophée international de l'enseignement agricole, nous poursuivons nos travaux en abordant aujourd'hui le sujet de l'enseignement agricole supérieur long.
Nous accueillons pour l'occasion M. Gilles Trystram, directeur général d'AgroParisTech, établissement supérieur « leader » dans les sciences du vivant, issu de la fusion de l'Institut national agronomique Paris Grignon, de l'École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires et de l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts, désormais devenue une école interne. AgroParisTech, qui trouve ainsi ses racines les plus anciennes dans les écoles royales du XIXème siècle, est désormais un établissement-composante de l'Université de Paris-Saclay et membre du pôle Paris Tech. L'établissement devrait prochainement déménager sur le campus du plateau de Saclay, aux côtés de l'Inrae. Nous avons vu que le devenir du site de Grignon suscite des craintes.
Nous accueillons également M. Christophe Fachon, directeur général délégué à Junia pour ISA Lille, qui représente la fédération France Agro3. L'ISA Lille a été créée en 1963 à l'initiative des organisations professionnelles agricoles et a elle-même connu un processus de consolidation, avec le rapprochement de plusieurs structures au sein d'Yncréa puis Junia : l'ISA, HEI et l'ISEN-Lille. La fédération France Agro3 rassemble quant à elle quatre écoles supérieures agricoles privées, sous contrat avec le ministère de l'agriculture et de l'alimentation et ayant mission de service public : Junia/ISA Lille ; l'école supérieure d'agricultures (ESA) Angers - Loire ; l'ISARA Lyon - Avignon et l'école d'ingénieurs EI Purpan.
Nous accueillons enfin M. Emmanuel Delmotte, nouveau doyen de l'Inspection de l'enseignement agricole. Il a jusqu'à récemment dirigé l'École nationale supérieure de formation de l'enseignement agricole (Ensfea) et présidé, dans ce cadre, le pôle Toulouse Agri Campus. L'Ensfea assure la formation initiale et continue des enseignants et des conseillers principaux d'éducation (CPE) de l'enseignement technique agricole. Elle conduit également des actions de recherche, d'innovation et d'ingénierie pour l'enseignement agricole. Le rôle particulier de cette école comme passerelle entre le monde de la recherche, l'enseignement supérieur et l'enseignement technique a été évoqué à plusieurs reprises, notamment lors d'un déplacement que nous avons effectué à Bordeaux, mais également par le président-directeur général de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et par la présidente du conseil d'administration de l'Ensfea.
Nous vous remercions pour votre participation à nos travaux et nous vous rappelons qu'en raison du contexte sanitaire, vous devrez conserver votre masque, y compris durant vos interventions.
Je vous rappelle également que cette réunion est captée et diffusée en direct sur le site Internet du Sénat, sur lequel elle pourra ensuite être consultée en vidéo à la demande.
Avec mes 22 collègues membres de la mission d'information, nous sommes convaincus que l'enseignement agricole est une chance pour de nombreux jeunes et un outil indispensable pour l'avenir de nos filières agricoles et alimentaires.
Nous avons d'abord entendu les représentants des différentes fédérations d'établissements de l'enseignement technique agricole. À l'occasion d'un déplacement en Gironde, nous avons également abordé les liens entre l'enseignement technique et l'enseignement supérieur long, mais aussi ceux entre l'enseignement agricole et la recherche, que nous avons ensuite approfondis avec le PDG de l'Inrae, ainsi que la coopération européenne et internationale.
Messieurs, nous souhaitons connaître votre analyse sur notre modèle d'enseignement agricole, en particulier notre système d'enseignement supérieur long que vous représentez aujourd'hui, ainsi que votre éclairage sur le lien entre l'enseignement technique agricole, l'enseignement supérieur agricole long et la recherche.
Notre mission d'information souhaite évaluer la capacité de l'enseignement agricole à répondre aux besoins des filières agricoles et alimentaires, afin de leur permettre de relever les défis auxquels elles sont confrontées, non pas uniquement pour produire, mais également pour transformer et pour vendre.
Nos auditions nous ont notamment conduits à évoquer les compétences en matière de numérique, de comptabilité ou encore de ressources humaines, mais également les enjeux liés aux transitions agricoles et au développement de l'agroécologie.
Nous avons observé le mouvement de restructuration ou de réorganisation de l'enseignement agricole supérieur long qui s'est opéré ces dernières années. Vous nous indiquerez certainement si l'organisation à laquelle nous aboutissons aujourd'hui vous paraît pertinente.
Messieurs, je vous propose que vous puissiez nous présenter votre vision des enjeux, à partir du questionnaire qui vous a été adressé par notre rapporteure Nathalie Delattre, pendant une dizaine de minutes chacun. Je passerai ensuite la parole à Nathalie Delattre, afin qu'elle puisse vous poser un certain nombre de questions, puis à mes collègues qui le souhaitent.
Monsieur Gilles Trystram, je vous cède la parole.