J’en viens aux dépenses.
Les annulations de crédits s’élèvent à 1, 8 milliard d’euros, dont 65 millions d’euros pour l’enseignement scolaire, nous le déplorons.
Après la suppression de tant de postes dans l’enseignement, est-il légitime de continuer à annuler des crédits relatifs à l’éducation nationale ? N’y a-t-il pas assez de fermetures de classes ou d’écoles ? N’y a-t-il pas assez de suppression de postes dans les RASED, les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté ?
L’enseignement supérieur et la recherche perdent 400 millions d’euros. L’écologie et le développement durable régressent de 230 millions d’euros.
Pourquoi rogner sur les dépenses d’enseignement et de recherche, alors qu’il s’agit de dépenses d’avenir, de dépenses de « base » ? Même si leurs effets ne sont pas forcément immédiats, ces dépenses représentent une chance essentielle pour notre pays de sortir le plus rapidement possible de la crise et, en voyant plus loin, pour rester dans le peloton de tête des nations. Ce sujet ne devrait même pas faire débat entre nous !
S’il manquait en loi de finances initiale près de 6, 7 milliards d’euros de dépenses sous-budgétées, alors que le déficit s’élevait déjà à 41 milliards d’euros, n’était-ce pas, tout simplement, pour faire bonne figure à la veille de la présidence française du Conseil européen ?
La moindre de ces sous-budgétisations n’est pas la dette de l’État à l’égard de la sécurité sociale, M. Vasselle vient d’en parler. Les affectations de taxes pour 750 millions d’euros et l’ouverture de crédits, pour la même somme, n’apurent la dette qu’à hauteur de 1, 5 milliard d’euros. Il reste encore 3 milliards d’euros, dont l’apurement n’est prévu, à notre connaissance, par aucun projet de loi !
L’addition de toutes les sous-budgétisations représente au bas mot un montant de 5 milliards d’euros en loi de finances pour 2009, avec un déficit budgétaire déjà estimé à 52 milliards d’euros.
À la suite du plan de relance, ce déficit s’aggravera d’une quinzaine de milliards d’euros. Il faudra donc ajouter à ces 67 milliards d’euros les 5 milliards d’euros qui restent à budgéter.
À la fin de 2009, le déficit budgétaire devrait s’élever au moins à 80 milliards d’euros, soit 40 milliards d’euros de plus qu’à la fin de 2007 où il était de 42 milliards d’euros. Et ces 80 milliards d’euros de déficit budgétaire sont estimés à recettes fiscales constantes, ce qui est loin d’être acquis.
La défiscalisation des heures supplémentaires, qui aurait pu être envisageable en période de croissance, n’a pas été une bonne idée.