Intervention de Michèle André

Réunion du 18 décembre 2008 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2008 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Michèle AndréMichèle André :

Nous proposons aussi de supprimer le dispositif de l’amortissement « Robien » au 31 décembre 2009. En effet, les logements construits sous le régime de ce dispositif correspondent rarement aux besoins, notamment parce que la taille de ces logements, généralement achetés pour des raisons fiscales et spéculatives, est souvent insuffisante. Le « Robien » a un effet inflationniste sur les loyers et sur les prix du foncier : il incite à la construction de logements dans des zones principalement non urbanisées, où les besoins ne se font pas sentir. Nous nous retrouvons avec des logements vides alors que des ménages cherchent à se loger. Ce dispositif induit des dépenses fiscales beaucoup trop coûteuses pour le budget de l’État au regard de résultats plus que mitigés.

Ces propositions nous permettront, encore une fois, d’interroger le Gouvernement sur la politique du logement qu’il entend mettre en place pour les prochaines années et, par conséquent, sur les moyens financiers qu’il compte y consacrer.

En ce qui concerne les collectivités locales, nous proposerons aussi d’achever le mouvement de déliaison des taux de la fiscalité locale timidement engagé par la loi de finances pour 2003, et ensuite totalement abandonné par la majorité, qui conduit au contraire une politique d’asphyxie financière des collectivités locales. Nous voulons nous inscrire en faux contre le resserrement de la déliaison amorcé par la majorité de l’Assemblée nationale.

Pourtant, cette évolution vers la déliaison est rendue indispensable par les pressions qui vont inévitablement s’exercer sur les finances des collectivités locales, du fait des transferts massifs de compétences sans moyens financiers permettant de les exercer, auxquels se résume largement le projet de décentralisation de la majorité. La mesure que nous allons proposer donnerait aux collectivités locales les moyens d’arbitrer entre les différents contribuables et les différentes assiettes, à compter du vote des budgets locaux en 2009.

Par ailleurs, nous allons proposer que le nombre d’emplois perdus du fait de la réorganisation des unités militaires et des établissements du ministère de la défense, qui sert pour la détermination des zones de restructuration de la défense, prenne en compte aussi bien les emplois directs que les emplois indirects. Nous allons aussi proposer d’abaisser le seuil du quatrième critère adopté par l’Assemblée nationale – le rapport entre la perte locale d’emplois directs et la population salariée – pour la qualification des zones d’emplois, afin que tous les sites touchés par la réforme puissent bénéficier de l’aide fiscale proposée dans les zones de restructuration de la défense.

Ces mesures ont pour objectif d’élargir les critères de qualification des zones en question, afin que toutes les communes concernées bénéficient des mêmes avantages.

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je vous remercie de votre attention.

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