Intervention de Luc Chatel

Commission spéciale formation professionnelle — Réunion du 8 septembre 2009 : 1ère réunion
Audition de M. Luc Chatel ministre de l'éducation nationale

Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale :

a indiqué avoir réuni les recteurs d'académie afin notamment de traiter de la question des sorties sans diplôme. A Strasbourg, vient d'ouvrir la première classe préparatoire composée d'élèves issus du baccalauréat professionnel, ce qui participe de la revalorisation de cette filière. La diversification du recrutement des conseillers d'orientation est en cours et devrait permettre une meilleure connaissance du monde de l'entreprise comme des nouvelles filières d'emploi.

Les conseillers d'orientation, qui ne sont que quatre mille, passent nécessairement un faible nombre d'heures avec les élèves, ce qui incite à les rapprocher des établissements et des besoins. L'accompagnement individualisé des élèves sera par ailleurs renforcé et un tutorat mis en place dans le cadre de la réforme du lycée avec un financement pour les professeurs qui accepteront de s'y engager. Dans ce cadre, toute la communauté éducative, y compris les parents, pourra également être impliquée.

La mise en place d'une structure d'orientation compétente tout au long de la vie n'est pas forcément une réponse adéquate. Il faudrait un outil adapté à chaque situation et donc des organismes spécialisés avec, entre eux, une bonne coordination.

La revalorisation de la voie professionnelle est également engagée avec le passage du baccalauréat professionnel en trois ans qui doit permettre de recruter pour cette filière quatre-vingt mille élèves de plus. Par ailleurs, les élèves en difficulté qui bénéficient déjà d'un accompagnement pour l'acquisition des savoirs fondamentaux, comme la lecture, bénéficieront également d'une aide qui sera développée au lycée.

Si l'école est encore insuffisamment ouverte à l'entreprise, il ne faut pas oublier que cent vingt mille élèves suivent, chaque année, une initiation à l'entreprise au collège. Un groupe technique de travail a été mis en place pour émettre des propositions concrètes afin d'améliorer les liens entre école et entreprises.

Le fait que l'aide personnalisée soit de deux heures par semaine à l'école primaire et bénéficie à un tiers des collégiens en France et à la moitié des collégiens en zone rurale montre que l'école de la « première chance » n'entend pas se défausser sur l'école de la « deuxième chance ». Les PRDF doivent également permettre d'augmenter le nombre de contrats d'alternance. Un véritable service d'accompagnement des élèves pour l'accès aux entreprises pourra dès lors être mis en place.

Si les PRDF doivent être établis en concertation avec les collectivités locales et après avis des partenaires sociaux, il ne saurait être question pour l'éducation nationale de déléguer sa compétence en matière d'ouverture des formations. Les PRDF peuvent servir de documents d'orientation mais ne sauraient devenir contraignants.

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