Intervention de Paolo Gentiloni

Commission des affaires européennes — Réunion du 27 avril 2020 à 14h00
Économie finances et fiscalité — Audition de M. Paolo Gentiloni commissaire européen à l'économie par téléconférence

Paolo Gentiloni, Commissaire européen à l'économie :

Je suis naturellement de l'école bruxelloise pour ce qui concerne le fonds de relance ! Mais celle-ci reste à définir, et c'est le travail que nous menons actuellement. Les contributions ont été nombreuses : nous avons eu l'idée française d'un fonds dédié, l'idée espagnole d'un fonds basé sur des prêts perpétuels et une convergence sur le fait qu'il fallait l'inscrire dans le cadre du budget européen - ce qui, je le répète, est une décision positive dès lors que le fonds construit est le bon en termes de dimension, de timing et de proportion entre prêts et subventions. In fine, la réponse ne pourra être que politique.

Nous prenons actuellement des décisions sur des mécanismes très nouveaux : il faut accepter, pour cela, une logique de compromis et de convergence. Le point-clef est de comprendre que nous discutons, non pas du meilleur moyen d'avoir une architecture européenne, mais du risque que nous courons de mettre en péril l'édifice européen bâti au cours des dernières décennies. Si les divergences sont trop nombreuses sur le plan financier, s'il y a trop de différences au sein du marché intérieur, avec des niveaux de vie qui ne sont plus convergents entre pays européens, alors qu'ils l'ont été pendant des dizaines d'années, il sera complexe de gérer la situation sur un plan politique. Mais, si nous gardons cela en tête, alors nous pouvons converger vers une solution extraordinaire, une solution qui laissera probablement une trace dans l'édifice européen.

Qu'en est-il du Royaume-Uni ? Voilà près de quatre ans que le référendum sur le Brexit a eu lieu ; c'est une histoire très longue et la négociation entre la Commission européenne et Londres se poursuit. Nous avons un très bon négociateur en la personne de Michel Barnier. Il sera difficile de trouver un accord avant la fin de l'année, mais nous développons de bonnes coopérations dans un certain nombre de domaines. Je ne suis donc pas pessimiste. Cela étant, il faut se référer à l'Union européenne telle qu'elle existe aujourd'hui, et avoir conscience que la seule façon de nous en sortir, c'est ensemble !

Enfin, la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, a réalisé un excellent travail au cours des dernières semaines. Comme nous l'avons évoqué pour les règles du pacte de stabilité, il faudra, à un certain point, revenir à un cadre plus solide, mais sans perdre de vue les nécessités nouvelles que la pandémie a ouvertes pour nos entreprises et nos chaînes de valeur. Mme Vestager, M. Breton et moi-même y travaillerons ensemble et nous trouverons des solutions ! Je suis optimiste car tout le monde est conscient que le marché intérieur, s'il doit changer ses règles, reste un atout pour l'Union européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion