Monsieur le Directeur, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation.
Pouvez-vous nous rappeler les résultats de l'enquête électorale conduite par le CEVIPOF lors des élections présidentielles et législatives de 2017, plus particulièrement sur les motivations de la participation et de l'abstention ? Les constats recueillis il y a cinq ans sont-ils selon vous transposables au contexte de 2022 ?
La crise de confiance qui se creuse depuis des années entre de nombreux électeurs et les institutions, et les critiques récurrentes dont fait l'objet le fonctionnement de la démocratie, confirmées par le dernier baromètre de la confiance politique du CEVIPOF publié en janvier, sont-elles, selon vous, réversibles ? À quelles conditions ? Pourquoi cette crise de confiance touche-t-elle moins les institutions locales que les assemblées parlementaires ?
Un axe spécifique de l'enquête électorale de 2017 concernait les formes de mobilisation politique des primo votants. Les constats établis à l'époque sont-ils selon vous transposables aux primo votants de 2022 ?
Les causes de l'abstention des jeunes électeurs sont-elles à votre connaissance les mêmes que pour leurs aînés, ou présentent-elles des spécificités ? Y a-t-il des différences d'attitude des jeunes électeurs à l'égard des élections nationales et locales ?
Les études que vous menez au CEVIPOF vous permettent-elles d'évaluer la participation aux prochaines élections et l'attitude des jeunes électeurs ?
Enfin, si l'on projette dans l'avenir les constats des sociologues sur les attitudes politiques des jeunes (vote « intermittent », développement d'une citoyenneté plus critique, plus exigeante voire radicale, moindre attachement à la démocratie), quelles seront à terme les conséquences de ces évolutions sur le comportement politique des citoyens ? Quels paramètres de la démocratie représentative (modalités de scrutin et notamment reconnaissance du vote blanc, propagande électorale) faut-il, selon vous, faire évoluer pour s'adapter aux mutations en cours et relever les défis de l'abstention et de la défiance ? Existe-t-il en la matière, selon vous, des exemples probants à l'étranger ?