Monsieur Debarbieux, que de chemin parcouru depuis votre premier ouvrage La violence dans la classe, paru en 1990. J'ai le sentiment que les choses se sont renforcées. Vous avez dit tout à l'heure « quoi qu'il en soit ». Ce sont des termes à la mode, pour certains, c'est « quoi qu'il en coûte ». J'ai bien compris que vous étiez dans un projet politique et je peux le comprendre. Je suis là pour vous entendre.
Je suis surpris. C'est la première fois que j'entends un professeur ou un chercheur qui nous dit que c'est surtout un phénomène de groupe. Je le comprends, mais avant d'être un phénomène de groupe, c'est un enfant qui commence à embêter un camarade et qui agglomère d'autres enfants pour pouvoir se singulariser au sein d'une classe ou d'un établissement scolaire. Un groupe est constitué d'entités, de singularités.
J'entends votre vision pédagogiste. Je ne sais pas si on peut introduire un cours pour lutter contre le harcèlement, mais si on s'intéresse uniquement aux savoirs académiques, les élèves ne pourront pas apprendre s'ils sont mal à l'aise dans leur établissement scolaire. C'est quelque chose de transversal.
Concernant la Finlande, ce pays est peut-être en avance, mais il dispose d'un modèle économique différent, de l'autonomie, de recrutements différents des enseignants, que certains ont combattu et que vous combattez vous-même. On ne peut pas avoir tout et son contraire.
Concernant la responsabilité des parents, certains ne croient jamais que leur enfant est un harceleur. Comment faire par rapport à cela ?
Enfin, y a-t-il un lien entre les résultats scolaires et le harcèlement ? Ce dernier peut venir des parents et peut-être des professeurs, pour qu'il y ait certains très bons résultats scolaires dans certains pays asiatiques ou autres.