Intervention de Christian Forestier

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 26 novembre 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Odile Quintin et de M. Christian Forestier coprésidents du comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires

Christian Forestier :

Avec Mme Quintin, nous ne nous connaissions pas mais nous avons conduit cette réflexion ensemble. Quand M. Chatel m'a proposé de présider le Comité, je n'étais pas enthousiaste car je connaissais la complexité du sujet à cause de l'épineuse question des vacances. J'ai été agréablement surpris. Nous avons procédé à une centaine d'auditions, jusqu'aux moniteurs de ski, et nous avons abouti à un très large consensus, chacun se réclamant de l'intérêt de l'enfant.

L'école française n'est pas en bonne santé. L'étude Pisa à paraître bientôt le rappellera une fois de plus. Le constat partagé était que la semaine de 4 jours était une ineptie. M. Darcos ne l'a pas demandée mais il a fait preuve de naïveté quand il a dit souhaiter la libération du samedi matin : pour 95 % des écoles, les collectivités ont choisi de reporter les heures du samedi en semaine, plutôt que le mercredi matin. On pouvait savoir depuis longtemps que cela évoluerait ainsi. N'oublions pas que si les élèves n'ont pas école, les enseignants non plus... Les pratiques les plus diverses prévalaient.

Nous avons proposé de revenir à une semaine de 4,5 jours, mais sans trancher entre le mercredi - privilégié par les acteurs économiques et par les familles urbaines car le week-end est alors sauvegardé - et le samedi, privilégié par les chronobiologistes. Nous n'avons pas tranché. À mon sens, le choix devrait se faire au niveau du département, pour que les écoles et les collèges aient le même rythme, pour des raisons familiales comme pour des raisons d'organisation des transports scolaires, comme je l'ai bien vu en Champagne-Ardennes et en Bourgogne.

Mais jamais nous n'avons souhaité conserver le système actuel. Lorsque nous avons été auditionnés par la commission de l'Assemblée nationale, nous avons d'ailleurs été houspillés parce que nous disions qu'il fallait prendre son temps.

Beaucoup de pays ont autant de semaines de classe, mais mieux réparties dans l'année, et la centralisation est moindre. Le calendrier fait débat. Le zonage est un sujet sensible. Soit nous y renonçons, mettant en difficulté l'industrie du tourisme, soit nous le systématisons, à l'exception des vacances de Noël et du 13 juillet au 15 août. Cela ne pose aucun problème, d'où le consensus. L'année suivante, lorsque j'ai été amené à reprendre la concertation à la demande de Vincent Peillon, ce consensus n'avait pas changé.

Nous n'avons pas caché que cette réforme aurait un coût car si nous réduisons le nombre d'heures d'enseignement par jour, nous ne pourrons réduire le temps d'accueil des enfants à l'école. La scolarité se décomposera en heures d'enseignement, en heures d'accompagnement aux devoirs - nous souhaitons limiter depuis des années les devoirs à la maison -, et en heures d'activité ludiques. Un autre sujet est apparu, celui de la pause de midi, réclamée avec force par les associations de parents d'élèves. En effet, 30 à 40 % des élèves rentrent déjeuner chez eux.

De tous les rapports que j'ai faits, celui-ci m'a paru le plus abouti. Les difficultés actuelles me surprennent donc.

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