Intervention de Christian Forestier

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 26 novembre 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Odile Quintin et de M. Christian Forestier coprésidents du comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires

Christian Forestier :

Je n'ai pas été surpris de la suppression du samedi matin, la pression sociale en ce sens était énorme. Avant 2007, les syndicats affectaient de défendre le samedi matin mais ils savaient très bien dans quel sens était la pente. Dans cette affaire, on a fait une réponse d'adulte à un problème d'enfant. Quand M. Darcos a donné le choix, 95 % des établissements ont choisi la semaine de quatre jours, alors qu'on aurait pu envisager un partage deux tiers-un tiers. C'est le moment de se montrer un peu jacobin plutôt que de dire « choisissez vous-même ».

Il est difficile d'évaluer le coût car il se fait déjà beaucoup de choses. Les collectivités territoriales ne sont pas réticentes à s'emparer du sujet mais elles réclament du temps. J'ai trois petites filles scolarisées en Île-de-France ; elles bénéficient, depuis longtemps, de l'action des collectivités locales. Introduire du quotient familial dans ce domaine n'aurait rien de choquant. Il suffit d'évoquer un transfert des écoles à l'État pour que les maires montent au créneau. Depuis Jules Ferry, ils veulent garder la maîtrise de l'école primaire.

Est-il difficile de trouver un encadrement dans mes petites communes ? Pourquoi pas les parents ? Dans nombre de pays, ce sont les parents qui font l'accompagnement scolaire, y compris pendant la pause méridienne. Quand j'étais directeur des lycées, j'ai eu beaucoup de mal à convaincre les professeurs de faire de l'accompagnement, même dans une autre discipline que la leur. Comment font-ils en tant que parents ?

Il y a un coût ? Oui, c'est un problème de choix politique. Quand le maire de Cannes prétend, à la télévision, n'avoir pas les moyens de mettre en oeuvre la réforme, cela ne me paraît pas sérieux !

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