Intervention de Jean-François Carenco

Mission commune d'information Inondations dans le Var — Réunion du 30 mai 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-François Carenco préfet de la région rhône-alpes

Jean-François Carenco, préfet de la région Rhône-Alpes :

Vous avez parlé de crispation. Il faut la lever. Cela signifie qu'il faut indiquer des normes aux acteurs ; ceci devrait pouvoir se faire autour d'une conférence de consensus, en liaison avec les élus.

Il faut aussi revoir le process de construction du PPRI. Aujourd'hui, celui-ci ne met pas assez l'accent sur le partage des connaissances et va trop vite vers l'enquête publique. Je pense donc qu'il faut formaliser un process où les oppositions s'expriment et peuvent être travaillées avant l'arrêté.

Pour autant, il ne faut pas que cela dure des années. Il convient donc de trouver des processus de modification simplifiée et non de révision en cas d'évolution du paysage géomorphologique, artificiel ou non.

S'agissant de l'application des PPRI, je reste favorable à des PLU intercommunaux qui permettent d'élargir le cercle de famille en cas de problème. C'est le même sujet que celui des zones humides : il faut considérer un territoire plus large. C'est très compliqué à faire passer politiquement ; il n'a pas existé de majorité pour le voter.

S'agissant des digues, on doit aujourd'hui distinguer les crues lentes et les crues rapides. Dans ce dernier cas, la construction n'est pas plus autorisée qu'en l'absence de digue. Les digues sont là pour protéger l'existant.

Pour ce qui est des crues lentes, le sujet est différent. On peut imaginer des zones bleu foncé et bleu clair qui permettent beaucoup de choses. Vous prétendez qu'on ne peut plus rien faire : ce n'est pas tout à fait vrai. Il se construit beaucoup de choses nonobstant toutes ces règles ! L'important, lorsqu'on fait une règle, c'est qu'elle soit respectée ; pour cela, elle doit être partagée par 90 % des personnes. Imposer une règle à 90 % de la population est une mauvaise chose. Il faut l'imposer à 10 % seulement. Cela se travaille...

Je répète que nous avons intérêt à préserver de vastes espaces sans construction dans notre pays ; comme je le dis souvent aux maires, les PPRI sont un outil d'urbanisme dont je dispose pour cela.

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