Intervention de Hussein Bourgi

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 12 janvier 2022 : 1ère réunion
Audition de Mme Geneviève daRrieussecq ministre déléguée auprès de la ministre des armées chargée de la mémoire et des anciens combattants

Photo de Hussein BourgiHussein Bourgi :

Je souhaitais vous apporter des témoignages et formuler quelques suggestions.

Comme Henri Cabanel, je viens du département de l'Hérault. Lorsque nous participons aux cérémonies commémoratives dans une commune rurale ou périurbaine, nous rencontrons fréquemment des élèves. Parfois cependant, aucun jeune ne participe à l'événement et les anciens combattants se désespèrent de cette absence. J'ai essayé de comprendre la genèse de cette réalité qui s'impose à nous et j'ai découvert que lorsque les enseignants habitent la commune, il est beaucoup plus facile pour eux d'organiser cette présence. Il faut informer les parents de ces cérémonies qui se déroulent généralement pendant les jours fériés, afin qu'ils accompagnent leurs enfants ou les confient à l'enseignant ou au chef d'établissement. Dans les grandes villes, l'exercice est beaucoup plus difficile. Les communes sollicitent parfois l'Éducation nationale.

Je vous suggérerais de travailler avec le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui porte le concept du carré régalien et promeut, dans ce cadre, les valeurs de la République et leur partage par les jeunes qui passent par les écoles, les collèges et les lycées. Il y a peut-être quelque chose à imaginer entre vos deux ministères pour que cette participation aux cérémonies commémoratives ne s'organise plus au cas par cas, mais fasse intégralement partie du projet pédagogique des établissements, qu'elle soit portée par les établissements à l'occasion des différentes fêtes nationales et commémorations.

Je suis par ailleurs conseiller régional et lorsque je me rends dans des lycées, je constate que des enseignants éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver des anciens combattants ou des anciens déportés pour témoigner devant les élèves. Or l'impact de la diffusion d'une vidéo préenregistrée est quand même moins important que celui de la présence physique de personnes qui peuvent répondre directement aux questions des élèves.

Dans notre département, la Société des membres de la Légion d'honneur et sa présidente ont inscrit dans leur projet associatif une action en direction des apprentis. Chaque apprenti est ainsi doté d'un parrain ou d'une marraine qui l'accompagne dans son projet pédagogique et lui fait partager les valeurs de la République. Chaque année, une cérémonie rassemble 300 à 400 apprentis, à l'échelle du département, à l'Opéra de Montpellier. De la même manière, l'Ordre national du mérite organise chaque année avec son président un gala mettant à l'honneur le civisme pour la jeunesse, l'éducation citoyenne et l'engagement citoyen.

Les actions menées dans ce département par deux ordres de la République pourraient peut-être être généralisées. Nous rencontrons de plus en plus de difficultés à trouver des anciens combattants et des personnes pouvant témoigner dans les écoles. Ces sociétés réunissent des personnes volontaires qui agissent non seulement auprès des publics scolaires, mais aussi des apprentis. La Société des membres de la Légion d'honneur dépêche même des sociétaires pour intervenir tous les lundis dans la Communauté Emmaüs de Saint-Aunès, une commune proche de Montpellier, dans laquelle sont accueillies des personnes d'origine étrangère. Un binôme formé par l'ancien maire de Montpellier Hélène Mandroux et un officier de l'armée à la retraite vient expliquer à ces personnes le fonctionnement de la démocratie en France, les rôles de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Ces expériences fonctionnent. Nous pourrions peut-être nous en inspirer pour conclure des conventions avec ces ordres au niveau national et faire en sorte que ces actions soient dupliquées sur d'autres territoires.

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