Je partage votre présentation très complète.
De nos travaux, je retiendrai principalement l'importance des inégalités dans l'accès aux études et dans leur déroulement. Selon qu'un étudiant se trouve dans une grande ville universitaire ou dans un site plus éloigné des centres urbains, les modalités des études ne sont pas identiques. Des inégalités existent aussi entre universités, lesquelles ne sont pas dotées des mêmes capacités financières. Certaines, en situation critique, ont dû procéder à des arbitrages, ce qui a une incidence sur les contenus et les conditions de déroulement des formations.
Je suis inquiet sur l'après-crise : le distanciel ne constitue-t-il pas une source d'économie, dont certains pourraient chercher à tirer profit ? Il faut veiller à ce qu'il ne devienne pas un substitutif au présentiel. J'en suis convaincu, l'intérêt en termes pédagogiques doit prévaloir sur la logique de rentabilité.
J'observe aussi de grandes disparités selon les territoires. Les programmes d'excellence du type « Initiative d'excellence » (Idex) bénéficient à certains et pas à d'autres. Or ce sont des leviers importants pour les secteurs de l'enseignement supérieur et de la vie étudiante. Les territoires qui ont remporté des appels à projets mettent en place une ingénierie qui leur donne un temps d'avance sur ceux qui ne sont pas concernés par de tels programmes.
Enfin, la CVEC est un sujet qui mérite d'être traité. Elle n'avait que très peu d'ancienneté lorsque la crise est survenue. Celle-ci a perturbé son déploiement. Il me semble que peu d'établissements ont, grâce à elle, développé une vraie stratégie en faveur de la vie étudiante. On pourrait se demander comment l'utiliser pour atténuer les inégalités dont j'ai parlé. Nous devrons y être attentifs.