Intervention de Marc Boissé

Mission d'information Fonds marins — Réunion du 19 avril 2022 à 17h00
Audition de Mm. Marc Boissé président et laurent beguery responsable du département services en mer de alseamar

Marc Boissé, président d'Alseamar :

Merci de nous recevoir, en notre qualité de représentants d'Alseamar, pour évoquer cette belle aventure qu'est la maîtrise des grands fonds marins. Notre société, filiale du groupe de technologies innovantes Alcen, emploie une centaine de personnes. Nous intervenons dans le domaine de la mer, en surface et jusqu'à 11 000 mètres de profondeur. Nos cinq activités sont toutes orientées vers le domaine marin. La fabrication de matériaux de flottabilité pour l'industrie pétrolière off shore, la conception et la réalisation de systèmes antennaires de radiocommunication pour sous-marins militaires, ainsi que le développement de la robotique sous-marine, sont nos trois activités de produit. Nous effectuons également deux activités de service : le maintien en condition opérationnelle d'engins sous-marins pour la Marine nationale et le service rendu par nos drones sous-marins à nos clients, français et, surtout, étrangers.

Le monde sous-marin est notre domaine et notre activité quotidienne depuis plus de quinze ans. Ses contraintes étant très particulières, elles guident la conception et la réalisation de nos engins - nous les réalisons nous-mêmes -, ainsi que le service effectué. Nous sommes connectés avec le marché de la défense navale - je suis un ancien officier de marine -, le marché des sciences - Laurent Beguery est issu du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) - et celui du pétrole off shore. Nous travaillons de façon très étroite avec la Direction générale de l'armement (DGA), notamment sur le planeur sous-marin, avec des laboratoires scientifiques, tels que le Laboratoire d'océanographie de Villefranche (LOV), l'Institut méditerranéen d'océanographie - The Mediterranean Institute of Oceanography (MIO) -, l'Institut de géophysique de Paris, l'École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta), etc. Nous sommes très présents, en dépit de notre petite taille, sur les marchés internationaux, vers lesquels nous exportons près de la moitié de notre chiffre d'affaires. S'agissant du planeur, nous avons notamment réalisé des contrats en Colombie avec Ecopetrol, en mer des Caraïbes, en Angola, en Norvège, aux États-Unis et dans le golfe du Mexique.

Je souhaiterais vous exposer brièvement la place de nos robots autonomes sous-marins - Autonomous Underwater Vehicle (AUV) -, de nos robots téléopérés - Remotely Operated Underwater Vehicle (ROV) - et de nos planeurs sous-marins. Les deux premiers sont assez connus, mais encore peu conçus en France. Deux fabricants de planeurs se trouvent aux États-Unis et un troisième chez nous.

Les ROV sont en permanence reliés par un câble à un bâtiment à la surface. Leur zone d'intervention est de ce fait très limitée. Ils sont néanmoins intéressants pour leur forte puissance et leurs possibilités d'inspection.

Les AUV sont propulsés de manière classique par une hélice. Ils sont également reliés en permanence, de façon acoustique, à un bâtiment de surface. Ils patrouillent sur le fond des océans et effectuent des missions importantes en matière de défense, notamment de « guerre des mines ». Leur zone d'intervention est aussi limitée en raison d'une endurance réduite, de vingt-quatre à soixante-douze heures, c'est-à-dire de deux à trois jours.

Les planeurs ont une véritable vocation océanographique : ils n'ont pas besoin de navire de surface et sont totalement autonomes. Ils sont faits pour les grands espaces et travaillent essentiellement dans la colonne d'eau entre la surface et les 1 000 mètres de profondeur maximale. Le planeur peut naviguer en dents de scie, éventuellement horizontalement, et il échange ses données avec le pilote à terre, qui est l'un des ingénieurs de la société. Il indique sa position géographique, l'état de son fonctionnement interne et les données qu'il a collectées en mer. Un tel engin peut parcourir 2 000 kilomètres en 110 jours de façon tout à fait autonome.

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