Intervention de Laurent Béguery

Mission d'information Fonds marins — Réunion du 19 avril 2022 à 17h00
Audition de Mm. Marc Boissé président et laurent beguery responsable du département services en mer de alseamar

Laurent Béguery :

Vous évoquez la convergence technologique. Ce qui nous semble important, c'est de clarifier les outils utilisés : un AUV et un glider sont deux engins différents. Le projet Bridges a permis la conception d'un engin allant à 6 000 mètres de profondeur, qui dispose d'une petite hélice : quand on descend si profond, ce n'est pas forcément pour remonter tout de suite ! Peut-on dire pour autant que cela transforme l'engin en AUV ? Pas vraiment. L'idée est de réaliser un échantillonnage discret, en prélevant une partie représentative des fonds marins, ce qui est bien le domaine d'action d'un glider.

Dans le cadre de France 2030, les AUV et les gliders se verront dotés des mêmes capteurs. Un glider pourra alors partir muni de sondeurs latéraux, pour avoir une image des fonds, et faire quelques acquisitions, alors que d'autres véhicules, dotés de la même technologie, auront des sondeurs plus gros, qui peuvent voir plus loin, avec l'idée de cartographier 50 ou 100 kilomètres carrés, ce qui n'est plus le domaine d'action d'un glider.

Alseamar est une entreprise internationale : nous travaillons avec des sociétés américaines, par exemple en Colombie avec Ecopetrol, ou dans les Caraïbes, ou encore à Chypre. Nos engins ne pèsent que 60 kilogrammes - ils tiennent sur la table -, et il est facile de les transporter ; nous travaillons donc dans le monde entier. Nous répondons à des appels d'offres européens.

Nous l'avons fait dernièrement pour mesurer l'impact d'un travail minier sous-marin. L'idée, alors, n'est pas de faire un démonstrateur en minant réellement, mais de simuler le minage et de mesurer un panache de turbidité et une déflexion d'oxygène. Au fond de la mer, ces panaches peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres. Il faut un véhicule très endurant pour parcourir tout le panache et mesurer l'impact qu'aurait une activité minière sous-marine.

Nos activités sont donc résolument mondiales. Le marché français ne suffirait pas à amortir le coût de nos innovations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion