Intervention de Patrick Pelletier

Mission commune d'information Formation professionnelle — Réunion du 11 avril 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Patrick Pelletier président et de M. Jean-Pierre Michel vice-président de l'association nationale des conseillers en formation continue anacfoc

Patrick Pelletier :

a, d'abord, rappelé que le chiffre d'affaires des organismes de formation continue, qui s'élève à 5,4 milliards d'euros par an, est en progression continue sauf pour les prestations assurées par le secteur public [éducation nationale et les groupements d'établissements pour la formation continue (GRETA)]. Sur les 1 300 conseillers en formation continue qui exercent auprès de 280 GRETA répartis sur l'ensemble de la France métropolitaine, la moitié appartient à l'association ANACFOC. Cette association s'est fixé pour but de réfléchir au rôle du réseau de formation continue dans l'éducation nationale, et notamment sur l'évolution de la structure des GRETA.

Puis il a attiré l'attention sur le fait que l'activité des organismes de formation des adultes augmente de 9 % par an mais que, paradoxalement, celle du réseau public est en baisse malgré l'évolution du nombre de stagiaires, qui plus est parmi les publics les plus en difficulté. Son association croit en la promotion du service public de formation des adultes comme facteur d'accompagnement du développement local, y compris dans des zones où celui-ci n'est pas forcément « rentable ».

a, ensuite, estimé que la France était loin d'atteindre l'objectif européen de Lisbonne (soit 12 % de la population adulte en formation), par manque de moyens et de temps à consacrer à l'ingénierie de la formation, et ceci, malgré des réussites certaines dans ce domaine (comme les centres permanents de formation individualisée). Les formations transversales sont aussi difficiles à mener en raison du poids des branches qui créent des qualifications trop sectorielles, contraires aux impératifs de mobilité, comme le montre l'exemple des conducteurs de machines automatisées, pour lesquels il existe des certificats de qualifications professionnelles différents selon les branches.

Pour conclure, il a émis diverses propositions :

- donner les moyens au service public d'être à l'écoute des besoins locaux, sans que ces moyens soient forcément pérennes ;

- permettre à l'ensemble des organismes du service public de travailler ensemble, par exemple en faisant travailler les GRETA avec l'AFPA et en les aidant à évoluer ;

- rendre au service public un rôle régulateur afin qu'il intervienne davantage pour la recherche et l'innovation, et qu'il soit mieux subventionné, sans être pénalisé par les coûts horaires de ses formateurs ;

- permettre au service public de sortir de la logique des branches : à cet égard, il a regretté que le répertoire national des certifications professionnelles ne permette pas de resserrer davantage le nombre des certificats de qualification professionnelle.

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