Intervention de Alain Cadec

Commission des affaires européennes — Réunion du 9 décembre 2021 à 8h30
Politique étrangère et de défense — La réponse européenne au développement de la puissance chinoise - communication

Photo de Alain CadecAlain Cadec, président :

Je vous prie d'excuser l'absence du président Rapin, qui est en déplacement en Grèce avec le président Larcher. Il m'a chargé de le suppléer.

Même si notre commission est souvent mobilisée par les projets de législation européenne, elle est aussi attentive aux relations extérieures de l'Union européenne et à son affirmation sur la scène internationale. Il est légitime de douter de la cohésion européenne en interne, mais les grands acteurs internationaux de notre monde multipolaire ne doivent pas douter que la puissance européenne représente un défi à leur propre volonté de puissance. Nous sommes précisément réunis ce matin pour examiner les influences extérieures que l'Europe peut subir ou dont elle peut être la cible.

Quelle réponse européenne apporter au développement de la puissance chinoise ? Tel est le sens de la communication de Pascal Allizard et Gisèle Jourda, auteurs d'un rapport important sur la puissance chinoise, au nom de la commission des affaires étrangères. Je les remercie de nous faire part de leur analyse.

Quel renforcement de la liberté académique en Europe, face aux coups de boutoir qu'elle reçoit de la part de certaines puissances étrangères, voire en son sein même ? Tel sera l'objet de la proposition de résolution et de l'avis politique que nous présentera ensuite André Gattolin, dans le prolongement du rapport qu'il a publié en septembre au nom de la mission d'information sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences.

Concernant la réponse européenne au développement de la puissance chinoise, illustré par les gigantesques investissements des nouvelles routes de la soie, la Commission européenne et le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ont présenté il y a tout juste une semaine, le 1er décembre dernier, la nouvelle stratégie européenne, dénommée Global Gateway, ou « passerelle globale ». Elle a été annoncée à la mi-septembre par la présidente de la Commission lors de son Discours sur l'état de l'Union devant le Parlement européen. Mme von der Leyen avait alors lancé cette initiative, dite de « connectivité », destinée « au monde entier ». Il s'agit bien des relations, au sens physique - les infrastructures -, mais aussi au sens commercial - les échanges - de l'Union européenne avec le reste du monde.

Dans son discours, la présidente de la Commission avait invité l'Europe « à repenser son modèle pour [se] connecter [avec] le monde », ajoutant : « nous sommes très bons pour financer des routes. Mais cela n'a pas de sens que l'Europe construise une route parfaite entre une mine de cuivre sous propriété chinoise et un port également sous propriété chinoise. » Nous sommes bien au coeur du sujet qui nous occupe aujourd'hui. D'où l'initiative actuelle de la Commission, dotée de 300 milliards d'euros d'investissements entre 2021 et 2027. Je suis certain que les rapporteurs nous en diront plus sur cette nouvelle stratégie européenne.

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