Je souhaiterais revenir sur certains des points développés par Mathilde Cannat et, en premier lieu, sur la notion d'interdépendance. La notion de connectivité est essentielle dans le domaine des fonds marins. Cette connectivité, mal connue, est à la fois horizontale et verticale. Ce qui est fait à un endroit aura nécessairement un impact ailleurs.
On sait aussi que le temps, dans les grands fonds, est bien plus long qu'ailleurs dans l'océan ou sur terre. Les espèces, dotées de différentes fonctions, sont très peu nombreuses. Si on perd une espèce, on perd une fonction, et on peut totalement déstabiliser un écosystème. Il n'est donc pas possible d'évaluer l'impact d'une activité humaine sur les fonds marins. C'est aux politiques et aux législateurs de prendre leurs responsabilités. J'ai un avis, mais je n'ai pas à me prononcer sur ce sujet.
En tant que scientifique, nous sommes incapables d'évaluer l'impact des activités humaines dans les profondeurs. On ne sait pas combien de temps il faudra aux écosystèmes pour récupérer. C'est pourquoi un grand nombre de pays, d'acteurs et d'experts sont favorables à un moratoire en matière d'exploitation des fonds marins.
Il est important, en outre, d'admettre le découplage des notions d'exploration et d'exploitation.