Il est important de nouer avec eux une relation de confiance. Ils signent également un contrat de volontaire à l'insertion, comportant des droits et des devoirs, notamment l'obligation de respecter le cadre de vie collectif dans lequel ils s'insèrent. Les volontaires déclarent apprécier ce cadre, car il est strict, mais bienveillant. Le rôle des encadrants est d'en rappeler les limites, avec fermeté et bienveillance, lorsqu'ils essaient de les franchir, mais, à l'intérieur de ce cadre de vie, les volontaires gagnent progressivement en autonomie. Nous valorisons ce qu'il y a à valoriser mais nous disons aussi ce qui ne va pas, en organisant lorsque cela est nécessaire un entretien d'aide pour expliquer ce qui ne va pas. Ils nous disent alors que c'est la première fois que l'on s'occupe d'eux.
C'est une démarche éducative, d'apprentissage. Au bout d'un certain temps, si cette démarche ne suffit pas, des sanctions peuvent aussi s'appliquer, pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive. Mais tout cela est gradué, dans une logique éducative.
L'éducation à la citoyenneté se définit ainsi : accueillir, faire confiance, donner de la reconnaissance et donner un cadre. Ce dernier est donné à la fois par les agents de l'ÉPIDE et par les autres volontaires. Au bout de quinze jours, un jeune qui vivait plus ou moins avachi sur son canapé se tient droit, le menton levé, marche avec ses camarades et se lève quand vous l'interrogez, les mains derrière le dos, pour se présenter : « Je suis le volontaire à l'insertion Dupond, section «x», promotion «y», j'ai tel projet, je sais qui je suis et où je vais. »
Le parcours citoyen comporte également une explication sur les institutions de la République. Dans ce cadre, les jeunes peuvent être amenés, à l'invitation de l'un d'entre vous, à visiter le Sénat. Ils visitent plus fréquemment la mairie ou la préfecture la plus proche.
Ils ont, en outre, des compétences citoyennes à acquérir et des actions citoyennes à réaliser auprès d'associations : lutte contre la pauvreté, préservation de l'environnement, appui aux personnes en situation de handicap. L'idée est qu'ils soient des citoyens engagés au service des autres.
Tout cela est valorisé par l'attestation de parcours citoyen. Nous avons un travail à mener dans les trois ans à venir pour améliorer la lisibilité de cette attestation pour les entreprises. En effet, les compétences développées dans le cadre de ce parcours sont transférables dans le monde de l'entreprise. Ces compétences représentent déjà une des raisons principales de l'embauche de nos jeunes par les entreprises.
Nous avons des liens avec le SMA, qui sont certainement à renforcer. Nous pourrions, par exemple, réfléchir à un accueil des jeunes du SMA dans les centres ÉPIDE, à condition de pouvoir les héberger le week-end.