Nos centres présentent une capacité totale de 3 030 places, pour un parcours théorique d'une durée moyenne de huit mois. Compte tenu de cette durée moyenne, il faut multiplier ce nombre par 1,5 pour obtenir le nombre de séjours pleins. On est donc encore loin d'une cible de 20 000 jeunes par an ! Il faudrait multiplier les capacités. L'hypothèse selon laquelle il serait possible de raccourcir ce parcours à deux mois n'est pas envisageable, compte tenu du degré d'éloignement de nos jeunes à l'égard de la société et de l'emploi. Nous nous adressons en effet à eux dans ce qu'ils ont de plus profond, en organisant, par exemple, des ateliers consacrés à la gestion des émotions. Réduire la durée des séjours n'est pas souhaitable si nous voulons en maintenir la qualité. Le remplissage intégral de nos centres fait donc partie de nos objectifs et il nous semble à notre portée. Nous avons aussi quelques projets en cours pour l'ouverture de nouveaux centres.
Une réflexion sur le modèle de nos centres serait également bienvenue. Les centres de 150 ou 250 places que nous construisons aujourd'hui - dont nous sommes les maîtres d'ouvrage, moyennant un financement intégral par l'État - demandent beaucoup de place et sont donc souvent mal desservis, car situés en dehors des centres-villes. Ces projets prennent, en outre, beaucoup de temps.
Nous pourrions réfléchir à d'autres modèles, visant à conserver le même projet pédagogique, mais dans des centres de plus petite taille, via une collaboration avec les collectivités locales. Celles-ci sont en effet souvent demandeuses de l'installation d'un centre ÉPIDE et proposent des infrastructures qui se trouvent sans affectation. Or nous peinons à répondre à leurs sollicitations, compte tenu de la nature actuelle de notre modèle de gouvernance et de financement. Il y a là une réflexion collective à mener, pour gagner en agilité, et rendre ce dispositif accessible à un plus grand nombre de personnes. Nous sommes tout à fait prêts à y réfléchir.