Intervention de Johann Rongau

Mission d'information Fonds marins — Réunion du 28 avril 2022 à 14h30
Audition de Mm. Olivier Mustière vice-président chargé de l'ingénierie sous-marine chez technipfmc et johann rongau ingénieur projet

Johann Rongau, ingénieur projet chez TechnipFMC :

Les nodules sont essentiellement situés dans les eaux internationales, mais il y en a aussi a priori en Polynésie française. Il s'agit le plus souvent d'une ressource très profonde et très éloignée des côtes. Les gisements sont surfaciques : il faudra balayer le fond de la mer pour les récolter. Cette ressource n'est pas nécessairement plus riche qu'à terre, mais elle combine plusieurs minerais. Elle est certainement plus facile à collecter que les sulfures, mais le milieu des abysses est sûrement sensible aux perturbations - les apports en nutriments y sont très faibles et les cycles de vie longs.

Les sulfures se trouvent dans des profondeurs d'eau moins extrêmes, souvent dans des ZEE, par exemple dans les ZEE française, portugaise ou de la Papouasie-Nouvelle Guinée. Les gisements semblent plus riches qu'à terre, si bien que les seuils de rentabilité seraient atteints avec des tonnages plus faibles. D'un point de vue environnemental, les zones de sulfures seraient plutôt habituées aux perturbations naturelles, par exemple des éruptions volcaniques, mais il faut évidemment vérifier que l'environnement est résilient.

TechnipFMC s'est focalisée depuis dix ans sur les sulfures, que ce soit à Wallis-et-Futuna, en Papouasie-Nouvelle Guinée, avec feu le projet Nautilus, ou encore en Nouvelle-Zélande. Nous estimons que cette ressource est prometteuse. Pour autant, il existe depuis quelques années un momentum sur les nodules ; un code d'exploitation est d'ailleurs en cours d'élaboration au sein de l'AIFM.

En ce qui concerne les encroûtements cobaltifères, c'est-à-dire des croûtes sur des substrats rocheux, la surface à couvrir sera importante et le fond pentu. Ils seront donc, a priori, complexes à extraire et il faut clarifier leur potentiel.

D'un point de vue français, il existe des opportunités pour ces trois ressources, ce qui est rare pour un pays. Il faudrait relancer les projets autour des sulfures et utiliser les licences AIFM pour réaliser des tests. En ce qui concerne les nodules, nous devons clarifier les attentes sur la zone Clarion-Clipperton. Il nous faut aussi mieux comprendre le potentiel de l'encroûtement ; nous travaillons moins directement sur les encroûtements, parce que nous estimons que les technologies qui devront être utilisées seront un mix des technologies utilisées pour les nodules et pour les sulfures.

Dans tous les cas, il faudra prendre en compte l'aspect géostratégique.

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