Intervention de Hussein Bourgi

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 18 mars 2021 à 14h00
Audition de Mm. éric Chenal proviseur du lycée carnot dijon et patrick fournié proviseur du lycée janson de sailly paris membres du bureau de l'association des proviseurs de lycées à classes préparatoires aux grandes écoles aplcpge

Photo de Hussein BourgiHussein Bourgi :

Je souhaiterais apporter le témoignage d'un sénateur qui est aussi conseiller régional et siège au conseil d'administration de huit lycées de la métropole de Montpellier ainsi qu'au conseil d'administration du Crous.

J'ai été fort surpris de la non prise en compte par le Crous des besoins en matière d'hébergement des étudiants accueillis dans les lycées. Ces besoins reviennent donc systématiquement dans le giron de la collectivité de référence, en l'occurrence la région. Il est très important pour nous de faire en sorte que les étudiants soient accueillis dès le dimanche soir, car certains arrivent de Carcassonne, à deux heures de train de Montpellier. S'ils ne sont pas hébergés dès le dimanche soir, ils seront en retard à leur première heure de cours le lundi. Il faut aussi accueillir ceux qui viennent de Lozère et qui ne peuvent emprunter que la route.

De manière très pragmatique, la décision a donc été prise de mobiliser les moyens financiers nécessaires pour les accueillir et d'investir pour construire des places d'internat supplémentaires. Nous avons bien compris que le Crous de l'académie de Montpellier était submergé de demandes et que ces étudiants n'étaient pas les plus prioritaires. Parfois, j'ai dû jouer les intermédiaires entre certains établissements. Je siégeais au conseil d'administration de l'Internat d'excellence, aujourd'hui rebaptisé Cité de la réussite, une institution dans laquelle des dizaines de chambres étaient vacantes, faute de communication entre les acteurs. L'Internat de la réussite dépend du ministère de l'éducation nationale, alors que les lycées accueillant des classes préparatoires aux grandes écoles relèvent de la région. Ces chambres étaient restées fermées durant deux ou trois ans. Des conventions ont été signées entre l'Éducation nationale et les lycées pour ouvrir ces places.

Sur la restauration, durant le premier confinement, les lycées ont fermé et tous les étudiants ont été renvoyés chez eux. Ceux qui sont restés dans leur appartement en ville n'avaient plus d'endroit où se restaurer et n'avaient pas le réflexe d'aller dans les restaurants universitaires, puisqu'ils sont généralement accueillis dans un lycée proposant la restauration. Dans les lycées où existe un internat, il y a presque autant d'internes que d'étudiants qui habitent en ville, mais ces derniers prennent leurs repas midi et soir au lycée, ce qui leur permet de du temps pour leurs études. Nous avons quantifié précisément ce point. Or ces publics sont restés dans un « angle mort » lors du premier confinement.

La question se pose donc aujourd'hui de la façon dont la puissance publique peut entrer directement en contact avec des étudiants, qui vivent en ville, pour leur proposer une aide dans une situation aussi exceptionnelle que celle que nous avons traversée.

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