Ce qui nous choque tous, c'est l'écart entre les conditions dans lesquelles les agences apposent leur signature et les conséquences de celle-ci. Lorsque M. de Tocqueville nous dit que les agences ne peuvent pas vérifier les informations et que leur avis ne constitue pas une garantie, alors que l'on sait quelles marges elles empochent, on ne peut qu'être choqué. Quelle autre profession aurait pu se comporter comme les agences, qui notent triple A un jour et junk bonds un an après ? Lorsque l'on indique sur les paquets de cigarettes que fumer tue, encore faut-il savoir ce qu'il y a à l'intérieur, ce qui n'est pas toujours le cas des produits titrisés.
La question se pose de ce que les Américains appellent la liability, dès lors que l'on ne peut passer outre les agences et qu'elles se trouvent avoir trop de pouvoir. En s'arrogeant le droit de noter les États, elles proclament leur sérieux et leur crédibilité, alors que la note de la France a été étudiée par deux analystes basés l'un en Espagne et l'autre en Allemagne. Quel amateurisme ! Quelle légèreté ! Pour la souscription d'une assurance-vie, on subit un examen médical complet...